Macron à la Pitié-Salpêtrière : «On sait que nous ne sommes qu’au début» de l’épidémie de coronavirus – Le Parisien

Un déplacement programmé à la toute dernière minute, décidé mercredi soir par Emmanuel Macron. Avant de s’envoler pour le sommet franco-italien qui a lieu ce jeudi après-midi à Naples, le président de la République s’est invité deux heures à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, dans le XIIIe arrondissement de Paris, où est décédé un homme de 60 ans, originaire de l’Oise, dans la nuit de mardi à mercredi.

« Vous avez eu un cas hier matin, je sais que ça a beaucoup touché les équipes », a-t-il dit au personnel, auquel il voulait adresser son « soutien », accompagné du nouveau ministre de la Santé Olivier Véran, du directeur général de la santé Jérôme Salomon et de Martin Hirsch, patron de l’AP-HP (Assitance publique- Hôpitaux de Paris).

La visite surprise a commencé vers 9h35, pour s’achever à 11h40, alors que la propagation du coronavirus sur tout le territoire est aujourd’hui clairement redoutée par les autorités sanitaires. Mercredi, six nouveaux cas ont été diagnostiqués sur le sol français, portant à 18 le nombre de cas signalés en France depuis le début de l’épidémie en Chine.

Le président de la République s’est d’abord rendu au pavillon Eole, récemment inauguré, qui accueille le service réanimation et le traitement des maladies respiratoires, où se trouvent des patients en attente de résultats et où sont pris en charge les malades confirmés. Il y a échangé, hors caméras, avec une dizaine de médecins, infirmiers, aides-soignants.

S’adressant aux équipes, Emmanuel Macron a salué la « mobilisation remarquable dont [elles ont] fait preuve », dans cet établissement « tête de pont » en matière de prise en charge contre le nouveau coronavirus.

Il a aussi posé des questions sur le ressenti des médecins, sur la manière dont « ils voient les choses ».

Eric Caumes, chef du service maladies infectieuses, lui a notamment fait part de son sentiment qu’« il va y avoir une situation à l’italienne », car « le virus circule parmi nous ». « Probablement qu’il se transmet beaucoup mieux que ce qu’on pensait », a aussi indiqué le spécialiste.

Interpellé sur la crise de l’hôpital public

Le chef de l’Etat a aussi été interpellé sur la crise de l’hôpital public. « Le corps soignant dans son ensemble a fait tous les efforts nécessaires »; « donnez-nous les moyens », est intervenu François Salachas, neurologue et membre du collectif interhôpitaux. « Il vaut vraiment financer en urgence l’hôpital public, a-t-il poursuivi. On est passés par un an de déni, on a fait le constat, maintenant il faut agir ».

« Je serai au rendez-vous, on va se voir, lui a assuré le chef de l’Etat. Vous pouvez compter sur moi pour qu’on agisse ensemble », demandant aussi au collectif de « d’avoir l’honnêteté de ce qui a été fait depuis deux ans et demi ».

« On a devant nous une crise, une épidémie qui arrive. Cela suppose de s’organiser et de l’affronter au mieux avec la vie qui continue… », leur a-t-il aussi dit.

Faire de la pédagogie

L’initiative présidentielle de ce jeudi matin a deux objectifs : rassurer la population et faire de la pédagogie alors que le virus se déploie plus facilement à l’hôpital, là où les patients sont les plus fragiles. Signe de l’urgence et de la gravité de la situation, c’est la première fois qu’Emmanuel Macron intervient directement et publiquement sur ce dossier.

« On sait que nous n’en sommes qu’au début », a-t-il encore avancé à la fin de sa visite, saluant une nouvelle fois la mobilisation des personnels.

Signe supplémentaire d’une véritable prise en main au plus haut niveau, le Premier ministre Édouard Philippe recevra en fin de matinée les présidents de l’Assemblée et du Sénat, les présidents des groupes parlementaires et les n° 1 des partis politiques pour une réunion d’information, à Matignon.

VIDÉO. Coronavirus : les conseils de deux médecins pour bien se protéger

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