Macron à Bagdad pour une « conférence des voisins » pour la stabilité de l’Irak et de la région – Le Monde

A Bagdad, samedi, avant la déclaration d’Emmanuel Macron avec le premier ministre irakien, Mustafa Al-Kadhimi.

L’ombre portée de la crise afghane risque d’occulter un événement de taille pour la région : à Bagdad, samedi 28 août, tous les yeux seront rivés sur les représentants de l’Iran et de l’Arabie saoudite. Après des discussions menées dans le plus grand secret dans la capitale irakienne depuis avril, les deux puissances rivales participent à la « conférence des voisins de l’Irak » organisée par le premier ministre Mustafa Al-Kadhimi. Téhéran sera représenté par le nouveau ministre des affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian. L’Arabie saoudite, et la Turquie, ont de même envoyé leur chef de la diplomatie. Le président égyptien, le roi Abdallah II de Jordanie, l’émir du Qatar, ainsi que le président français Emmanuel Macron, ont également répondu à cette initiative diplomatique irakienne, organisée en partenariat avec la France et consacrée au soutien à la stabilité du pays hôte, à l’apaisement des tensions au Moyen-Orient et à l’intégration économique régionale.

La chute de Kaboul aux mains des talibans et la débâcle suscitée par le retrait américain risquent de vivifier les discussions. Dans le contexte de désengagement militaire américain du Moyen-Orient, et de questionnements accrus sur la volonté de Washington de continuer à assurer le rôle de garant de la sécurité régionale, les forces en présence multiplient les initiatives de dialogue. Les Etats-Unis – qui ont réduit sous Trump leur engagement en Irak à 2 500 militaires – devraient être représentés à un niveau modeste. « Le combat contre l’Etat islamique nécessite le maintien des Etats-Unis », considère-t-on à l’Elysée, pour couper court à tout parallèle avec l’Afghanistan. Dès samedi matin, M. Macron a dit, à l’issue d’une rencontre avec le premier ministre, son « attachement à la stabilité de l’Irak », qui « passe par la poursuite de la lutte contre l’Etat islamique et la reconstruction ».

Difficile pour autant d’ignorer le drame afghan. Dans l’après-midi, le chef de l’Etat devait en particulier s’entretenir avec l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani, d’une question sensible: la poursuite de l’évacuation de civils afghans menacés par les talibans, éventuellement via la compagnie Qatar Airways. Paris a mis un terme vendredi soir au pont aérien établi dans l’urgence depuis l’aéroport de Kaboul -qui a permis de sécuriser plus de 3 000 personnes, dont 2600 Afghans. La France espère, afin de prolonger par d’autres moyens les opérations d’exfiltration, pouvoir bénéficier des relations établies entre Doha et les nouveaux maîtres de l’Afghanistan.

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