Lutte contre les stupéfiants, compétences de la police municipale… Les annonces de Jean Castex sur la sécurité – 20 Minutes

Le Premier ministre lors de son discours à Nice, le 25 juillet 2020. — YANN COATSALIOU

« La seule loi qui vaille est républicaine ». Confronté à la montée en puissance du sujet de l’insécurité après plusieurs épisodes de violences, le Premier ministre, Jean Castex, accompagné de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et d’Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, a pris la parole ce samedi lors de son déplacement à Nice.

Il a notamment annoncé que la forfaitisation des délits de stupéfiants seraient généralisée à la rentrée. Une mesure qui aidera les forces de l’ordre à « appliquer une sanction sans délai » et devrait se montrer efficace « contre les points de revente qui gangrènent les quartiers », selon le locataire de Matignon. Cette procédure, une amende forfaitaire de 200 euros, s’applique à toutes les drogues mais vise d’abord les usagers de cannabis. Elle est déjà appliquée dans plusieurs villes de France comme Reims ou Rennes. L’amende, si elle est réglée sous quinze jours, est minorée à 150 euros. Au-delà de 45 jours, le contrevenant devra s’acquitter d’une majoration fixée à 450 euros.

Les compétences de la police municipale élargies

Jean Castex a aussi évoqué la prochaine expérimentation, à Nice, de l’extension des compétences de la police municipale. « Nous allons engager (cette) expérimentation dans un cadre qui sera fixé par les ministres » Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti, car « la sécurité c’est aussi et d’abord la proximité », a insisté Jean Castex. Cette annonce a été saluée dans la foulée par le maire, Christian Estrosi, farouche partisan d’une telle mesure, et qui a parallèlement annoncé le recrutement prochain de 80 policiers municipaux supplémentaires.

Parce que « la justice a trop longtemps été délaissée » selon lui, le Premier ministre a par ailleurs annoncé la création de 150 emplois supplémentaires fin 2020 pour « renforcer l’action pénale de proximité pour la répression de la délinquance du quotidien ».

« Je suis là pour écouter et maintenant on va agir »

« Le dernier mot, c’est la République qui doit l’avoir et personne d’autre », avait déclaré quelques heures plus tôt le chef du gouvernement. Au côté du maire de Nice, il s’était notamment rendu dans le quartier sensible des Moulins, où des coups de feu avaient été tirés en plein jour devant un supermarché lundi, une fusillade dont une vidéo avait été diffusée sur les réseaux sociaux.

« Pourquoi c’est toujours nous qui trinquons ? Pourquoi on libère si rapidement les trafiquants ? », a lancé Véronique, 40 ans, au chef du gouvernement. Egalement interpellé par Leïla, 54 ans, une autre habitante du quartier connu pour être un haut lieu du trafic de drogue dans la ville, le chef du gouvernement a répondu : « Je suis là pour écouter et maintenant on va agir, il faut agir sur toutes les dimensions, l’éducation, la répression et les parents car le problème est réel et complexe ».

Quasiment au même moment, dans un autre quartier sensible de la ville, celui de l’Ariane, le corps d’un jeune homme portant des plaies sanglantes était retrouvé dans les parties communes d’un garage. Les causes précises et les circonstances de son décès n’étaient pas connues en fin de matinée.

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