Lutte anti-drogue : plus d’une tonne de cannabis saisie en région parisienne, 12 interpellations – Le Parisien

C’est un quartier difficile d’accès pour les policiers. Compliqué à surveiller. Presque impossible à infiltrer. Sur la dalle de Bobigny (Seine-Saint-Denis) livrée aux piétons, faits de coins et de recoins truffés de guetteurs, de squares et de jardins d’enfants, tout le monde ou presque se connaît et se reconnaît. Pourtant, à force de patience, les équipes de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) ont réussi à mettre en place un système d’observation particulièrement efficace.

Dans leur viseur au début de leur enquête préliminaire, au printemps 2020, il y a deux hommes : Mamadou K., 33 ans, et Mourad S., 35 ans. Deux malfaiteurs de grande envergure implantés en Seine-Saint-Denis, originaires de Bobigny et Saint-Ouen, connus pour des affaires de vols à main armée, de vols avec violences, et de recels de vols. Des profils de braqueurs « haut de gamme ».

Soupçonnés de « tenir » le quartier

Au fil de leurs observations, les policiers, agissant ensuite sur commission rogatoire d’un juge d’instruction de Bobigny, constatent que leurs deux « cibles » se livrent non seulement à du trafic d’armes, mais que l’essentiel de leurs activités se concentre en réalité sur un trafic de stupéfiants dont ils semblent maîtriser plusieurs maillons de la chaîne. À tel point que les hommes de l’OCLCO les soupçonnent de « tenir » le quartier.

Pour cela, ils semblent disposer de « lieutenants » chevronnés du même âge qu’eux, trentenaires, originaires de région parisienne, connus eux aussi pour des affaires de vols avec violences, association de malfaiteurs en vue de commettre un meurtre, etc. Cette « équipe » dispose par ailleurs de ressources humaines et techniques assez pléthoriques (réseau de guetteurs et d’appartements pour stocker les produits stupéfiants). Tapis dans l’ombre, les policiers assistent par exemple au déchargement, en pleine nuit, d’un véhicule rempli de ballots de cannabis. L’opération est réalisée en un temps record par une équipe de jeunes encagoulés diablement efficaces.

12 personnes interpellées

Au cours du printemps dernier, le dossier prend une nouvelle dimension. Le canal d’approvisionnement de ce trafic de cannabis est mis en évidence. Il serait géré par deux frères originaires de l’Oise qui importent le shit depuis le sud de l’Espagne. À partir de ce moment-là, l’Office anti-stupéfiants (Ofast) est également saisi de l’affaire. Les observations se poursuivent et finissent par déboucher mardi 19 octobre sur douze interpellations, onze hommes et une femme. Cette dernière a été laissée libre à l’issue de sa garde à vue, les onze autres ont été écroués.

Au cours des perquisitions organisées dans plusieurs communes de région parisienne (Bobigny, Saint-Denis, Bondy, Tremblay-en-France, Clichy ou encore Bagnolet) et d’Oise (Creil), ceci avec le concours de la BRI et du Raid notamment, les enquêteurs mettent la main sur trois armes (revolver et pistolets automatiques) et plus d’une tonne de cannabis disséminée sur plusieurs lieux de stockage. Par ailleurs, 600 000 euros en espèces ont également été retrouvés.

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