Lula investi président du Brésil pour la troisième fois – Le Figaro

Une immense foule est venue assister à l’investiture du président élu au palais du Planalto à Brasilia ce 1er janvier.

Luiz Inacio Lula da Silva a été investi dimanche président du Brésil pour la troisième fois, après avoir prêté serment devant le Congrès. Il succède à 77 ans au président d’extrême droite Jair Bolsonaro qui a quitté le pays deux jours avant la fin de son mandat et que l’icône de la gauche a battu de peu en octobre.

Les cérémonies d’investiture, placées sous haute sécurité, ont été snobées par le chef de l’Etat sortant Jair Bolsonaro, qui a quitté le Brésil deux jours avant la fin de son mandat. Il ne remettra donc pas l’écharpe présidentielle à son successeur comme le veut la tradition démocratique, ce qui ne s’est pas produit depuis 1985 et la fin du régime militaire.

Le cortège du président brésilien aperçu près du Palais Planalto à Brasilia. UESLEI MARCELINO / REUTERS

Jusqu’à 300.000 personnes étaient attendues pour cette journée devant allier la pompe, avec des cérémonies réglées au millimètre auxquelles doivent assister 17 chefs d’Etat, et une fête populaire avec des concerts.

Des partisans du président élu l’acclament à son arrivée pour la cérémonie d’investiture, le 1er janvier 2023. AMANDA PEROBELLI / REUTERS

«Reconstruire le pays»

Une minute de silence a été observée au Congrès en hommage à la légende brésilienne du football, Pelé, décédé jeudi d’un cancer, et au pape émérite Benoît XVI, mort samedi, juste avant l’intronisation de Lula et de son vice-président de droite, Geraldo Alckmin.

Le nouveau président s’est engagé «à reconstruire le pays, avec le peuple brésilien» dans un discours au ton ferme dimanche devant le Congrès, après son intronisation, évoquant le bilan «désastreux» de Jair Bolsonaro.

Reclus et quasi muet depuis sa défaite d’octobre, ce dernier, qui perd son immunité présidentielle, a quitté le Brésil vendredi pour la Floride. Lula a accusé son prédécesseur d’extrême droite d’avoir «épuisé les ressources de la santé, démantelé l’éducation, la culture, la science et la technologie et détruit la protection de l’environnement».

Des files d’attente de centaines de mètres

Sous le soleil de plomb de ce début d’été austral, des milliers de Brésiliens, souvent vêtus du rouge emblématique du Parti des travailleurs (PT) de Lula, ont dû patienter dans des files d’attente de centaines de mètres en raison des contrôles de sécurité, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les partisans du président attendent la cérémonie d’investiture sur la place “Tres Poderes” devant le palais du Planalto à Brasilia, le 1er janvier 2023. EVARISTO SA / AFP

Les pompiers pulvérisaient de l’eau pour soulager la foule, s’abritant du cagnard à l’aide de parapluies.

Les pompiers pulvérisent de l’eau pour soulager les partisans dans l’attente de la cérémonie. SERGIO LIMA / AFP
Une supportrice forme le «L» de Lula en gagnant le palais présidentiel. DOUGLAS MAGNO / AFP

«Olé, olé, olà, Lula, Lula», et «A esplanada e nossa!» (l’esplanade est à nous) criait une foule joyeuse, en référence à l’Esplanade des ministères, au coeur de Brasilia, où Lula prononcera son premier discours de président dans l’après-midi.

Des adeptes de la religion afro-brésilienne Umbanda arrivent à l’Esplanada dos Ministerios pour assister à sa cérémonie d’investiture à Brasilia DOUGLAS MAGNO / AFP

«C’est un moment historique et cela aurait été impossible que je ne sois pas là», dit à l’AFP Zenia Maria Soares Pinto, une enseignante retraitée. Elle a fait 30 heures d’autocar depuis son État méridional de Santa Catarina pour rallier Brasilia et son «émotion est sans borne».

Une partisane du président Lula applaudit et danse à son arrivée sur l’Esplanada dos Ministerios. DOUGLAS MAGNO / AFP
Les partisans autochtones chantent et dansent à leur arrivée sur l’Esplanada dos Ministerios. DOUGLAS MAGNO / AFP

8000 agents de police

Alors que les fidèles de Bolsonaro les plus radicaux veulent empêcher l’accession de Lula au pouvoir et campent toujours devant des casernes du pays, réclamant une intervention militaire, la sécurité a été renforcée.

Toutes les forces de police du district de Brasilia, quelque 8000 agents, sont mobilisées, ainsi qu’un millier de policiers fédéraux. Le nombre de personnes pouvant assister au discours de Lula devant le palais de Planalto a été limité à 30.000. Des patrouilles ont lieu à l’aéroport de Brasilia près duquel un engin explosif a été découvert il y a une semaine dans un camion-citerne, posé par un bolsonariste qui voulait «créer le chaos» au Brésil.

La future première dame, Rosangela da Silva, dite «Janja», a été la grande ordonnatrice du volet festif de la journée, avec de nombreux concerts et une programmation éclectique, avec la drag-queen Pabllo Vittar ou encore la légende vivante de la samba Martinho da Vila.

Quant à Lula, qui n’a complété son gouvernement de 37 ministres que ces derniers jours, il va devoir dès lundi s’attaquer à une «tâche herculéenne», selon son vice-président: l’équipe de transition a dressé un état des lieux très sombre du Brésil après quatre années de bolsonarisme.

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