Loi “sécurité globale” et violences policières : mobilisations partout en France et dans le Sud-Ouest – Sud Ouest

Paris, Bordeaux, Lyon, Strasbourg, Marseille, Grenoble, Clermont-Ferrand, Caen… De multiples rassemblements sont prévus un peu partout dans l’Hexagone, contre le projet de loi de “sécurité globale”, jugé attentatoire à “la liberté d’expression” et à “l’Etat de droit” par ses opposants.

Samedi dernier, la mobilisation avait rassemblé environ 22 000 personnes sur l’ensemble du territoire, selon les autorités. Depuis, la controverse autour de ce texte, vivement dénoncé par les journalistes et les défenseurs des libertés publiques, s’est encore renforcée.

Les manifestations prévues dans la région

– à Bordeaux : ils étaient 1500 manifestants le 24 novembre dernier à défiler dans les rues bordelaises. Un nouveau rassemblement est prévu ce samedi 28 novembre à 14 heures, place de la Bourse.

en Charente-Maritime, deux manifestations sont prévues, à 11 heures à La Rochelle et à 14 heures à Saintes.

à Bayonne, le rassemblement est programmé ce samedi matin  à 11 heures, place des Libertés.

à Pau, le rendez-vous est fixé à 10h30, place de Verdun.

à Mont-de-Marsan, la manifestation aura lieu ce 28 novembre, à 10h30, sur la place Saint-Roch, à l’appel de nombreuses associations landaises et du Parti socialiste.

La “honte” de Macron

L’évacuation brutale d’un camp de migrants à Paris lundi soir et la révélation jeudi du passage à tabac d’un producteur de musique noir par quatre policiers ont suscité l’indignation et électrisé le débat. Des scènes filmées et visionnées des millions de fois sur les réseaux sociaux.

Dans ce contexte tendu, Emmanuel Macron est descendu vendredi dans l’arène pour dénoncer l’”agression inacceptable” du producteur Michel Zecler et des “images qui nous font honte”. Il a demandé de nouveau au gouvernement de lui faire rapidement des propositions “pour lutter plus efficacement contre toutes les discriminations”.

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 © Crédit photo : DAVID Thierry

Rétropédalage

Qu’adviendrait-il si les policiers ne pouvaient plus être filmés, interrogent les détracteurs de la loi “sécurité globale”, qui redoutent la portée de son article 24, pénalisant ceux qui voudraient filmer les forces de l’ordre avec une intention malveillante. Après avoir modifié le texte pour inclure des garanties sur le “droit d’informer”, le gouvernement a passé la semaine à tenter de déminer ce dossier. En vain : malgré son adoption en première lecture par l’Assemblée nationale, la polémique était telle que Matignon s’est résolu à annoncer une nouvelle réécriture du texte par une “commission” indépendante. 

Avant de rétropédaler face à l’ire des parlementaires et de la majorité, à qui Jean Castex a dû assurer qu’ils auraient le dernier mot. Sous pression, l’exécutif évaluera samedi jusqu’à quel point cette loi peut fédérer contre lui. À Paris, tête de la contestation, deux manifestations ont été déclarées pour protester contre ce texte, qui prévoit aussi la possible utilisation de drones lors des manifestations.

Crainte d’un “drame”

Des milliers de manifestants sont attendus dans la capitale. La préfecture de police avait initialement interdit cette “marche des libertés” et souhaitait un rassemblement statique, afin “d’éviter le brassage des populations” pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. Une décision finalement cassée par le tribunal administratif de Paris. Sur les réseaux sociaux, le comité Adama qui avait réussi à mobiliser plus de 20 000 personnes en juin contre les violences policières, a appelé au rassemblement.

Dans ce contexte électrique, les autorités redoutent des violences. “Quasiment plus aucune manifestation ne se passe bien”, a déploré vendredi David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale. Selon lui, “on risque le drame à chaque intervention”, lorsque des violences sont commises en fin de rassemblement. “On arrive au bout, les crises sociales et économiques, cela se règle politiquement, pas avec le maintien de l’ordre”, a-t-il estimé. 

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