Loi bioéthique : L’Assemblée autorise l’autoconservation des ovocytes – 20 Minutes

Strasbourg veut donner un coup de main à la France sur le don de spermatozoïdes et ovocytes — A. Ighirri / 20 Minutes

Vendredi matin, l’Assemblée nationale a voté l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, ce vendredi soir, elle a autorisé l’autoconservation des ovocytes. Les députés ont en effet voté l’article du projet de loi bioéthique permettant l’autoconservation de gamètes pour des grossesses futures au grand dam de la droite qui a dénoncé d’éventuelles pressions professionnelles et le risque de grossesses tardives.

L’article 2 a été adopté par 39 voix pour et cinq voix contre.

Des enfants de plus en plus tard

« L’évolution de la société, la durée des études, l’inscription dans la vie active, la vie amoureuse, font que les femmes ont tendance à avoir des enfants de plus en plus tardivement et donc s’exposent à un risque d’infertilité », avait expliqué la ministre de la Santé Agnès Buzyn pour justifier cette mesure.

« L’âge de la première procréation, aujourd’hui de 28 ans et demi, est de cinq ans plus élevé qu’il y a une ou deux générations. Ceci, en partie pour des raisons professionnelles et personnelles mais surtout en raison d’une contraception efficace », a rappelé le corapporteur du texte Jean-Louis Touraine (LREM).

« Ne pas inciter les jeunes à le faire »

« Pour permettre à ces projets parentaux tardifs de pouvoir se réaliser, nous pouvons proposer aux femmes et aux hommes de conserver leurs gamètes afin qu’ils puissent différer leur projet d’enfant », a expliqué le secrétaire d’Etat Adrien Taquet en précisant que l’intention n’était « évidemment pas d’inciter les jeunes à le faire ».

L’autoconservation des gamètes était jusqu’alors très encadrée et autorisée pour des raisons médicales (cancers, endométriose…)

La droite dénonce un possible « marché de la procréation »

Des députés de droite ont brandi le risque de pression des employeurs pour contraindre des femmes à repousser une grossesse, les risques médicaux liés aux grossesses tardives ou encore la constitution possible « d’un marché de la procréation ».

« Vous jouez aux apprentis sorciers. Demain, ce seront les entreprises qui programmeront les grossesses », a lancé Valérie Boyer (LR). La gauche a salué en revanche une avancée pour le droit des femmes à choisir.

Pour éviter certains excès, le texte a prévu des limites d’âges qui seront définies par décret et la nécessité d’un consentement écrit, renouvelable et révocable. La durée de conservation a été limitée à dix ans.

L’Assemblée est aussi revenue sur un amendement voté en commission contre l’avis du gouvernement qui autorisait des établissements privés à but lucratif à réaliser prélèvement et conservation des gamètes. Seuls des établissements publics ou privés, mais à but non lucratif, pourront le faire.

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