Logiciel libre : le gouvernement veut cultiver la communauté

Logiciel libre : le gouvernement veut cultiver la communauté

La ministre de la transformation et de la Fonction publique Amelie de Montchalin profitait mercredi du dernier jour de l’Open Source Experience à Paris pour présenter le plan d’action du gouvernement visant à soutenir le développement de l’open source au sein des administrations gouvernementales. L’objectif du gouvernement est de favoriser plusieurs initiatives existantes, avec trois enjeux principaux en ligne de mire : la qualité de service, en favorisant l’utilisation d’un socle de logiciel libre commun par les administrations, la transparence et l’ouverture et enfin une question de souveraineté, qui passe par la maîtrise des solutions utilisées par les administrations. Des problématiques au coeur des préoccupations de l’écosystème open source depuis plusieurs années.

« Le logiciel libre est à la fois un enjeu de transformation numérique de notre administration, mais aussi un enjeu de rayonnement de la France à l’international alors que la présidence française du conseil de l’UE approche. De nombreux états membres se lancent dans cette dynamique de création d’équipes dédiées à ce sujet. Je souhaite que la France puisse continuer d’être à l’avant-garde en la matière » a rappelé la ministre à l’occasion de son discours.

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Un enjeu de visibilité

Le plan se concentre sur trois axes principaux, coordonnés par la division Etalab de la DINUM. Le premier volet du plan vise à mieux répertorier l’offre existante en matière de logiciel libre en les répertoriant et en les mettant en avant dans les catalogues Gouvtech et au sein du Socle Interministeriel de Logiciel libre (SILL).

L’objectif est donc ici de favoriser le recours aux logiciels libres par les administrations en identifiant les besoins et les solutions les plus utilisées. Le deuxième volet du plan vise en revanche à accompagner les administrations dans l’ouverture des codes sources, notamment au travers de la nouvelle plateforme code.gouv.fr. « Le site réunit plus de 9 000 dépôts de code publiés par plus de 1 000 organisations publiques » précise la ministre. Lorsque l’administration produit un logiciel, le code source est considéré comme un document administratif et donc potentiellement publiable en open data.

Le gouvernement entend donc favoriser ces publications, qui seront mises en avant sur la plateforme code.gouv.fr. En gage de bonne foi, le gouvernement annonce l’ouverture prochaine du code source de l’application d’authentification numérique France Connect ainsi des outils utilisés pour le calcul du prélèvement à la source. Pour la totalité du code de Parcours Sup, réclamé de longue date, il faudra encore attendre. Amélie de Montchalin a également annoncé deux nouvelles licences parmi celles autorisées pour les codes sources publics : l’Eclipse Public License et l’European Union Public License

La course aux talents

« L’objectif, c’est aussi de favoriser le recrutement de talents du numérique par les administrations. Aujourd’hui, la qualité du code et des produits est un facteur d’attractivité pour le recrutement » précise à ce sujet Antoine Michon, conseiller transformation numérique de l’état. C’est d’ailleurs l’objet du troisième axe du plan, qui visera notamment à animer le réseau d’échange BlueHats, un réseau lancé en 2018 par le gouvernement pour favoriser les contributions au lgociiel libre au sein de l’administration. L’objectif de valoriser les contributions des utilisateurs se fera essentiellement par l’intermédiaire d’événements organisés autour de la communauté (le plan mentionne ainsi un événement annuel de « sprint du libre et de l’open source » fédérateur) et une prise en compte de ces contributions par les différentes directions administratives.

Reste l’épineux problème de la compensation financière, le secteur public restant la plupart du temps moins rémunérateur que les postes équivalents dans le privé. « C’est un sujet identifié, et nous avons mis en œuvre un plan d’action visant à mieux rémunérer les talents venus du privé. On est tout à fait conscient du problème, mais on compte également sur le fait que le premier attrait de la fonction publique reste le sens de l’intérêt général » précise Antoine Michon. Pour attirer les talents, le gouvernement compte donc sur le sens de la communauté plus que sur des salaires mirobolants.

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