Logiciel espion : Finfisher aurait fait ses adieux

 Logiciel espion : Finfisher aurait fait ses adieux

Fin de partie pour Finfisher : selon le média allemand Netzpolitik, les trois entreprises qui distribuaient ce logiciel espion sont aujourd’hui insolvables et ne comptent plus aucun employé. Selon Netzpolitik, trois sociétés se chargeaient de développer et distribuer ce logiciel espion : FinFisher GmbH, FinFisher Labs GmbH et raedarius m8 GmbH. Autour de ce noyau gravitaient deux autres sociétés : Vilicius Holding GmbH et m8 GmbH. Ces cinq entreprises localisent leur siège social à la même adresse et quatre d’entre elles ont été fondées par un même cabinet juridique.

Mais celles-ci ont déposé le bilan au cours du mois de février et ont licencié tous leurs employés. Dans un communiqué relayé par Bloomberg, l’administrateur allemand chargé des faillites confirme que «Les locaux commerciaux ont été abandonnés à l’ouverture de la procédure d’insolvabilité et le siège des sociétés à Munich a été dissous, car il n’y avait aucune perspective de poursuite des activités commerciales », ajoutant au passage que les différentes sociétés ne comptent plus aucun employé. En 2014, le logiciel était commercialisé par une branche de la société Gamma Group, dissoute en 2014. La commercialisation du logiciel espion avait alors été reprise par les trois entreprises évoquées par Netzpolitik.

publicité

Les trois sociétés commercialisant ce logiciel d’interception sont visées par une plainte déposée par plusieurs associations allemandes de protection des droits et de la vie privée, qui accusaient les concepteurs de Finfisher d’avoir vendu leur logiciel espion à plusieurs gouvernements non démocratiques, notamment en Turquie et sans avoir obtenu l’approbation des autorités allemandes pour exporter cette technologie. Cette plainte, déposée en 2019, a donné lieu à plusieurs perquisitions de la police allemande dans des bureaux appartenant aux différentes sociétés au mois d’octobre 2020.

Le dépôt de bilan des entreprises ne vient pas mettre fin aux poursuites engagées outre-Rhin par la justice, qui assure que l’enquête se poursuit. La faillite de ces organisations mets néanmoins fines aux possibles saisies de matériel et d’actifs liés à l’investigation.

En 2014, le Gamma Group avait été visé par un piratage retentissant revendiqué par le hacker Phineas Phisher, dont l’identité reste à ce jour inconnue. Phineas Phisher avait profité de cette attaque pour diffuser des données internes appartenant à la branche du Gamma Group chargée de la commercialisation du logiciel espion FinFisher. Peu de temps après, il avait conduit une attaque similaire visant l’entreprise italienne Hacking Team, qui commercialisait elle aussi des logiciels espions à destination des gouvernements et de leurs forces de police. Le logiciel avait notamment été analysé par plusieurs organisations de protection des droits de l’homme, mais aussi par les équipes de sécurité de Microsoft ou encore de l’éditeur en cybersécurité ESET.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *