L’impression 3D se dirige vers plus d’adaptabilité et de pertinence

L'impression 3D se dirige vers plus d'adaptabilité et de pertinence

On l’a vu pendant la crise sanitaire de la Covid-19 ces derniers mois, le potentiel de l’impression 3D est sans limite quand il s’agit d’intervenir rapidement dans la supply chain, à la rescousse des hôpitaux en manque de matériel et d’équipement de protection.

Pour Nicolas Aubert, responsable de la division Impression 3D d’HP France, cette crise a fait prendre conscience que l’impression 3D était en mesure de se positionner en « complémentarité des technologies traditionnelles », avec une « réactivité et un gage de qualité qui n’a pas toujours été perçu comme tel par le marché » explique-t-il à ZDNet. « Quand on parle de l’industrie 4.0, on parle big data, on parle d’intelligence artificielle, on parle robotique, et on parle aussi impression 3D. Avec la crise de la Covid-19, on a vu que, finalement, c’est sans doute l’impression 3D, l’une des seules applications de l’industrie 4.0, qui a pu être mise en avant et en œuvre pour aider à battre la Covid-19 ».

Prenant l’exemple du projet collaboratif “les visières de l’espoir” sur lequel HP est associé, Nicolas Aubert rapporte que moins de 48 heures ont été nécessaires pour réaliser le premier prototypage du support de visière en polyamide, et moins d’une semaine pour partager le modèle à une quinzaine de producteurs en capacité de sortir des visières à partir d’un fichier du procédé d’impression que HP avait validé en amont. Au total, 15 000 pièces ont ainsi pu être produites grâce à l’impression 3D en l’espace de cinq semaines.

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L’argument “time to market” fait mouche

Même si la récente crise sanitaire a beaucoup aidé à démystifier cette technologie, il n’en demeure pas moins que les obstacles à l’adoption sont encore nombreux, en témoigne un récent rapport de Sculpteo. Beaucoup d’industriels disent manquer d’expertise et de compétences sur le sujet. HP a récemment annoncé une série de services professionnels sous la forme d’« offres de consulting et d’accompagnement des clients ». Ces offres permettent de « faciliter l’adoption, faciliter le développement des applications et d’assurer un accompagnement sur la production », détaille Nicolas Aubert. Ce nouveau portefeuille de services et de conseils mis en place par HP permettra d’accompagner les industriels soucieux de manier l’impression 3D avec pertinence.

Mais pour beaucoup d’industriels, l’argument économique pèse aussi dans la décision. Selon Nicolas Aubert, le modèle de service peut contribuer à remédier à cette barrière à l’entrée. « Partant de ce constat, on a mis en place depuis le 1er février des offres d’abonnement 3D as-a-service qui ont pour objectif de permettre à une société de disposer de la machine directement chez eux ». Ce système d’abonnement offre la possibilité de « gagner en formation et de monter en compétence, de détecter les nouveaux besoins dans l’entreprise et de réduire les coûts car cela ne demande pas d’investissement initial », justifie Nicolas Aubert. Le client paie pour un abonnement mensuel et est ensuite facturé au centimètre cube imprimé, sur la base d’une grille tarifaire.

Un système d’autant plus intéressant sur ce marché que la clientèle n’est manifestement pas indifférente à l’argument “time to market”, note le responsable de HP France. « Aujourd’hui, il est très clair que sur le marché, la pièce urgente dont vous avez besoin en 24 heures va vous coûter trois fois plus cher que la pièce que vous avez anticipée cinq jours avant. En ayant le moyen de production à la maison, la pièce urgente est au même prix que la pièce standard. »

Le triptyque coût/productivité/performance des pièces est donc un enjeu crucial : « ce qui est extrêmement compliqué dans l’impression 3D, c’est d’avoir les trois à la fois, c’est-à-dire d’avoir des pièces qui soient économiquement viables, une productivité qui fait qu’on arrive à produire plus que quelques pièces par jour et une performance qui fait que la résistance soit bonne », considère Nicolas Aubert.

Nouveaux usages

Pour s’adapter à la demande, HP a récemment annoncé l’intégration du polypropylène dans son portefeuille matière. Ce nouveau polypropylène (PP) HP 3D à haute réutilisabilité, mis au point par BASF, renforcera la production de pièces dans les secteurs de l’automobile, de la consommation, de l’industrie et de la médecine. Parmi les points forts évoqués par le groupe, ce matériau garantit une bonne résistance chimique et une compatibilité avec un matériau “mainstream” PP d’injection et possède aussi un « avantage environnemental et économique considérable » selon Nicolas Aubert.

Pour intégrer la dimension industrielle, HP travaille aussi sur la partie logicielle et le post-traitement et l’automatisation. L’un des grands enjeux de l’industrie c’est l’automatisation des tâches en aval. « Aujourd’hui, il y a encore un certain nombre d’étapes manuelles, notamment après l’impression. Les clients demandent moins d’interventions manuelles sur le nettoyage et le dépoudrage de la pièce. HP travaille sur ces solutions, il y a des partenariats qui sont établis pour que l’on puisse avoir des solutions automatiques de dépoudrage et de sablage », évoque Nicolas Aubert.

Plus les volumes sont importants, plus l’automatisation est potentiellement intéressante. « Dans le coût de revient d’une pièce imprimée en 3D, on estime aujourd’hui qu’il y a à peu près 20 % en amont dans la partie logicielle, entre 50 et 60 % dans la partie production et entre 20 et 30 % dans la partie post-traitement. C’est quand même une part de coût extrêmement importante », indique Nicolas Aubert.

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