L’heure du Edgebook est-elle venue ?

L'heure du Edgebook est-elle venue ?

Depuis qu’il a adopté le moteur de rendu Chromium, le navigateur Microsoft Edge offre une compatibilité quasi parfaite avec Chrome, jusqu’à la possibilité d’installer des extensions à partir de l’app store Chrome. Et cela a également permis à Microsoft de prendre plus facilement en charge des systèmes d’exploitation qu’Edge ne prenait pas en charge auparavant, comme MacOS et Linux.

Maintenant qu’Edge fonctionne bien, Microsoft pourrait-il essayer de s’attaquer à Chrome OS ? Alors qu’une version “allégée” de Windows fait l’objet de rumeurs depuis des années, de nombreux autres éléments sont déjà en place ou annoncés pour aller dans ce sens. Premièrement, Microsoft ne cache pas qu’il convoite le marché de l’éducation qui est en passe d’adopter de manière massive les Chromebooks. Certes, des ordinateurs portables Windows à bas prix sont commercialisés. Mais force est de constater qu’ils n’ont pas la simplicité et la sécurité proposée par Chrome OS.

Deuxièmement, après des années de stagnation des applications web office.com, Microsoft a mis les bouchées doubles. La suite bureautique en ligne sera la première à tirer parti de Fluid Framework, le framework open source de la société qui permet d’intégrer des applets.

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Qu’est-ce qu’un Edgebook apporterait par rapport à un Chromebook ?

Troisièmement, si l’idée que Microsoft limite les possibilités des développeurs sous Windows était impensable il y a quelques années, les temps ont changé. De nombreux développeurs ont généralisé la pratique des applications web. En dehors de l’équipe Surface qui fait progresser Windows, Microsoft semble désormais indifférent à l’endroit où vous accédez à ses offres, qu’il s’agisse du on premise ou du cloud computing.

Enfin, Microsoft dispose désormais de l’architecture multiprocesseur nécessaire pour mener la bataille contre Google, même si, du moins pour l’instant, l’entreprise s’est exclusivement concentrée sur les Snapdragon de Qualcomm, par opposition aux puces Mediatek ou Allwinner à baseARM présentes dans les Chromebooks à petit budget.

Mais au-delà de ces points, qu’est-ce qu’un Edgebook apporterait par rapport à un Chromebook ? Et, étant donné que les PC de Microsoft font partie d’une catégorie supérieure en termes de performance et de prix, qu’est-ce qui inciterait les vendeurs de PC à soutenir un tel produit ? Le point le plus important pour Microsoft serait l’accent mis sur la protection de la vie privée, l’une des meilleures raisons d’utiliser Edge versus Chrome aujourd’hui.

Vers un “EdgeOS” sans applications ?

Reste que Microsoft devrait choisir de mettre en avant d’autres fonctionnalités différenciatrices pour convaincre sur le positionnement d’un Edgebook. La prise en charge des applications Windows serait un contrepoids naturel à la prise en charge des applications Android de Chromebooks. Cependant, plus la prise en charge des applications Windows sera bonne, moins un Edgebook se différenciera des ordinateurs portables existants.

Une solution pourrait être de recréer la proposition originale du ChromeOS en n’autorisant que les applications web. Edge permet déjà de convertir n’importe quelle page web en “application”. Aller vers un “EdgeOS” permettrait d’éviter les naufrages des systèmes d’exploitation tels que Windows RT et Windows S qui n’offraient pas une compatibilité totale. De fait, si le Edge actuel avait existé à l’époque de Windows RT, ces appareils auraient été fonctionnellement proches d’un Edgebook.

Alternativement, Microsoft pourrait étendre son “S mode” à un “E (pour Edge) mode” encore plus restrictif. Ce serait une option plus acceptable pour les détenteurs de licences qui vendent déjà des ordinateurs portables Windows à bas prix sur le marché de l’éducation. Cependant, il serait étrange d’avoir un appareil fonctionnant avec quelque chose appelé “Windows” qui ne pourrait pas exécuter d’applications Windows. Et si l’un des objectifs de Microsoft était d’améliorer les performances d’Edge sur un matériel d’entrée de gamme pour concurrencer ChromeOS, alors une version complète de Windows pourrait être peu performante sur un tel matériel. Néanmoins, la leçon de Windows S est que les clients sont plus ouverts aux environnements restrictifs s’ils disposent d’une voie de sortie pour faire évoluer leur OS vers plus d’option quand cela est nécessaire.

Une chose est sûre : non seulement Microsoft n’a pas réussi à tuer ChromeOS, mais il n’a pas réussi à le contenir. L’ajout des applications Play a permis à l’ancien système d’exploitation centré sur les ordinateurs de bureau de Google de s’attaquer à un plus grand nombre d’appareils tactiles avec des applications optimisées pour un tel environnement. Cela se constate par l’évolution des machines, d’abord des Acer et des Lenovo destinés au marché de l’éducation, et maintenant le Chromebook Duet de Lenovo, qui est destiné au grand public. Si Microsoft ne crée pas EdgeOS, il devra miser sur l’adoption généralisée du nouveau WinUI annoncé lors de la conférence Build pour enfin héberger une large collection d’applications qui peuvent être utilisées sur les ordinateurs à faible puissance et les tablettes.

Source : “ZDNet.com”

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