LFI et PS débutent leurs discussions pour les législatives ; Juvin plaide pour « un contrat de gouvernement à l’allemande »… Les infos politiques du jour – Le Monde

Le Monde tient le carnet de bord de l’élection présidentielle de 2022 : un point quotidien est publié chaque soir à 19 heures, qui met en lumière les faits politiques de la journée écoulée et aborde les rendez-vous à venir.

L’info du jour. LFI et PS estiment qu’il n’y a « pas de points insurmontables » entre eux à l’issue de leur réunion, tensions avec EELV

L’accord n’est pas atteint, mais les discussions commencent sous de bons auspices. Les tractations entre La France insoumise (LFI) et le Parti socialiste (PS) ont débuté, mercredi, par une rencontre « positive », selon les protagonistes. « On n’avait pas l’impression de discuter avec le même PS qu’il y a deux, trois ans », a rapporté à la presse le négociateur en chef de LFI, Manuel Bompard, qui a, par ailleurs, commencé d’autres discussions bilatérales depuis plus d’une semaine avec Europe Ecologie-Les Verts (EELV), le Parti communiste (PCF) et le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA).

M. Bompard a estimé qu’il n’y avait « pas de point de discussion qui paraissait insurmontable » avec le PS, après des années de fracture profonde alimentées par une campagne présidentielle offensive d’Anne Hidalgo à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon. « Il y a clairement une volonté d’afficher une rupture avec le PS de François Hollande. Ils n’avaient pas de difficulté à s’engager sur l’abrogation de la loi El Khomri, sur la VIRépublique, le blocage des prix », s’est réjoui l’eurodéputé LFI.

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Le porte-parole du PS, Pierre Jouvet, a, pour sa part, déclaré avoir « eu une discussion constructive, qui nous a permis d’avancer sur certains points », ajoutant en reprenant l’expression de M. Bompard qu’« il n’y a pas entre nous de point de blocage insurmontable » en vue d’un accord. Les deux formations vont « continuer à discuter dans les heures qui suivent », a-t-il précisé.

Ce sont d’autres types de tension qui ralentissent les discussions entre LFI et EELV depuis le début de la semaine. En cause, la nature du partenariat : Union populaire dans la continuité de la campagne de M. Mélenchon, ou « coalition » demandée par les écologistes ? La députée LFI Clémentine Autain a parlé de « fédération » pour les rassurer. Lors d’une conférence de presse mercredi après-midi, le secrétaire général d’EELV, Julien Bayou, a dit avoir proposé à LFI un autre nom pour le label commun : l’Union populaire écologiste ou le Front populaire écologiste et social.

Quelques minutes auparavant, LFI avait regretté dans un communiqué, que « depuis quarante-huit heures, plusieurs dirigeants d’EELV sont revenus publiquement sur les engagements programmatiques importants » déjà pris dans les négociations : retraite à 60 ans, blocage des prix du carburant et application du principe de désobéissance en Europe.

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L’image. Emmanuel Macron promet de nommer « quelqu’un attaché à la question sociale, environnementale et productive » à Matignon

Le président réélu Emmanuel Macron lors de sa déambulation sur le marché de Cergy, mercredi 27 avril 2022.

Qui pour le poste de premier ministre ? « Je nommerai quelqu’un qui est attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive », a affirmé Emmanuel Macron, mercredi, lors d’une déambulation à Cergy. Questionné sur le profil de sa ou de son futur premier ministre, à la sortie des halles du marché Saint-Christophe, le président réélu a redit qu’il croyait « au dépassement ».

Selon lui, « la couleur politique ne dit pas tout. Jean Castex, qui venait de droite, a mené une politique des plus sociales des dernières décennies. Parce que c’est aussi un homme de cœur, il a la fibre sociale », a-t-il défendu.

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Le chef de l’Etat a, par ailleurs, estimé que cette première visite présidentielle dans le chef-lieu du département du Val-d’Oise, où les ménages précaires sont nombreux et où l’abstention a atteint 33 % lors du second tour du 24 avril, « est symbolique ». « Cela veut dire aussi qu’il y a une forme de défiance qui s’est installée à l’égard de la chose publique, que les choses ne vont pas assez vite, qu’il y a sentiment d’abandon », a analysé M. Macron.

La phrase. Philippe Juvin plaide pour « un contrat de gouvernement à l’allemande » avec la majorité

Invité de Radio J mercredi matin, Philippe Juvin (Les Républicains, LR), maire de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) et candidat déçu du congrès du parti en décembre, a été interrogé sur son abstention, hier, lors du vote de la motion du parti. Avec Damien Abad, président des députés LR à l’Assemblée nationale, ils ont été les deux seuls à s’abstenir – actant le principe de non-alliance du parti avec la majorité présidentielle pour les législatives.

M. Juvin a concédé être « minoritaire » au sein du parti, mais être attaché à sa famille politique : « Je pense que Christian Jacob, qui est un bon président [de parti], a une responsabilité qui n’est pas la mienne, donc il est obligé de faire la synthèse (…) Nicolas Sarkozy s’est exprimé sur la nécessité des partis de gouvernement de travailler ensemble, c’est ma ligne. »

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L’édile a rappelé être investi par LR pour les élections législatives, mais a avancé : « Moi, ma crainte, c’est que si nous n’avançons pas aujourd’hui sur un contrat de gouvernement à l’allemande, eh bien, nous nous retrouverons avec un petit groupe de députés (…), comme l’a vécu le Parti socialiste il y a cinq ans. »

Serait-il tenté de rejoindre la majorité par le biais du parti Horizons, à droite de celle-ci, fondé par l’ancien premier ministre et maire du Havre ? « Ecoutez, d’abord ça n’a pas été ma ligne, sinon j’aurai soutenu Edouard Philippe depuis bien longtemps. Encore une fois, je suis membre des Républicains », a-t-il répondu.

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L’archive. Le jour où… en 1988, la valse des adieux d’un palais à l’autre

Archive du « Monde » du 12 mai 1988.

Il y a trente-trois ans, la semaine qui suivait la réélection de François Mitterrand à l’Elysée lançait le bal des adieux. « Lundi, pas question de repos : l’heure est à la réflexion dans tous les bureaux du Paris politique », peut-on lire dans Le Monde daté du 12 mai 1988. « Et, mardi, il faut déjà tirer les premières conséquences des millions de bulletins glissés dans les urnes par des électeurs qui peuvent, eux, sans souci, retourner à leurs occupations favorites », écrit notre journaliste Thierry Bréhier, qui note que « le film s’est accéléré, les voitures officielles des anciennes, actuelles, futures éminences se livrant à un curieux ballet d’allers et retours ».

Sans attendre que le Conseil constitutionnel confirme sa réélection, François Mitterrand consulte ses amis socialistes. Le président réélu fait un saut Rue de Solférino pour les remercier du travail accompli pendant sa campagne. « La caméra n’a que quelques centaines de mètres à parcourir pour être dans la cour de la résidence du premier ministre et fixer, une dernière fois, l’arrivée des membres d’un gouvernement qui est, déjà, démissionnaire », relate Thierry Bréhier, expliquant que Jacques Chirac, le premier ministre de la cohabitation, saute dans sa R25 blindée, pressé de remettre sa démission.

« Par crainte d’être en retard, il est en avance. Quand il arrive au pied des marches du palais, il n’y a qu’un huissier pour l’accueillir », précise le journaliste. Onze minutes lui suffiront pour se rendre au premier étage, pénétrer dans le bureau du président de la République, lui donner sa lettre de congé, ressortir du bureau et regagner sa voiture, cette fois accompagné par Jean-Louis Bianco, le secrétaire général de l’Elysée.

Depuis la fin de la matinée, les couloirs de l’Assemblée nationale bruissent. Les députés de toute tendance se retrouvent avec plaisir, avec, pour tous, une même interrogation : quand aura lieu la dissolution ? La dernière scène se joue à Matignon en fin de journée, où Michel Rocard vient d’être nommé. Il se met au travail pour composer son gouvernement. A 20 h 35, il quitte les lieux. Dans Paris, les « ministrables » s’endorment avec leur téléphone au pied de leur lit.

A l’agenda du jeudi 28 avril

Au revoir. Le premier conseil des ministres depuis la réélection d’Emmanuel Macron, et probablement le dernier réunissant l’actuel gouvernement de Jean Castex, se tient à 11 heures.

Mobilisation. La CGT invite à un rassemblement à midi, devant le ministère du travail, à Paris, pour dire « halte à l’impunité patronale ».

Lancement. Jordan Bardella, le président par intérim du Rassemblement national, lance la campagne du parti d’extrême droite pour les législatives et présente les candidats choisis dans le Var à partir de 17 heures, à Fréjus.

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