Leur chat coupé en deux par un TGV, la SNCF se dit « navrée » – Sud Ouest

Commence alors une interminable course contre la montre : le train part dans vingt minutes. Rapidement, les deux Bordelaises cherchent à le sortir de là, mais interdiction formelle leur est faite de descendre le chercher sur la voie. « Les contrôleurs ne tenaient que des propos désobligeants : ‘‘C’est pas notre problème’’, ‘‘vous auriez dû le tenir en laisse, mieux fermer la boîte’’ ou ‘‘il partira quand le train démarrera’’, raconte Georgia. On était face à un mur. »

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Après avoir tenté de l’appeler depuis l’autre voie, le train se met en mouvement. « Je vois mon chat qui me regarde, tandis qu’il essaie de sortir en courant entre les roues, poursuit Melaïna. Mais lorsque je reviens sur le quai, le contrôleur me dit qu’il a été retrouvé au bout de la voie. J’étais sûre qu’il s’en était sorti. »

Hélas, l’animal a été projeté sous une roue, coupé en deux. Les deux femmes sont effondrées, le chef de quai confus. « On nous a proposé de récupérer le corps, précise Georgia. ‘‘Ah, parce que maintenant vous pouvez descendre sur la voie ?’’, ai-je protesté. J’étais furieuse. »

Le chat Neko, avant cette histoire tragique.
Le chat Neko, avant cette histoire tragique.

Collection personnelle

Des protocoles stricts

Une autre issue était-elle possible ? La SNCF se dit « navrée », tout en confirmant l’interdiction de descendre sur la voie : « Le risque d’électrocution est réel, car un train à quai est toujours alimenté », explique une responsable. « Ce serait aussi se mettre en danger d’être percuté ou entraîné par le souffle d’un autre train. »

« Cela dépend vraiment de la personne sur laquelle on tombe », juge de son côté Iman Kalfallah, présidente de l’association Les Anges du rail, consacrée à l’aide aux animaux, et fondée par… des agents de la SNCF. « On a déjà vu retarder un train en gare pour sauver un chien. Mais cela implique l’arrêt des circulations, l’intervention d’un agent habilité au risque électrique, les retards en chaîne et les voyageurs à indemniser… Ici, le contexte a dû jouer : retour de vacances, dans cette énorme gare, cela n’encourage pas les agents à prendre cette décision, lesquels auraient pu ensuite se faire taper sur les doigts. »

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« Pour autant, dans les procédures de sécurité de la SNCF, il n’y a pas vraiment de prise en compte de la vie des animaux. Par exemple, si un chien se trouve sur la voie, le conducteur a pour consigne de ne ralentir que si l’animal fait la taille d’un mouton. Et rien n’est prévu pour retrouver le propriétaire d’un animal accidenté, hormis l’initiative personnelle d’un agent. »

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