«L’été sera chaud et sec» : Météo France annonce trois mois au-dessus des normales saisonnières – Le Parisien

Du soleil, de la chaleur et peu de pluie, pour une grande partie de la France. Comme nous le dévoilons, le programme promis par Météo France pour les trois prochains mois est alléchant ! En faisant chauffer leurs supercalculateurs, alimentés par une foule de données – température des océans, vents, courants dominants – les prévisionnistes ont rendu leur verdict pour mai, juin, et juillet. Résultat : pas caniculaire, mais la période sera belle. Un été comme 2005, 2006 ou 2015. « Le signal semble chaud, mais pas extrême en moyenne sur les trois mois, ce qui ne veut pas dire que ponctuellement, on n’aura pas de vagues de chaleur », résume le climatologue Pierre Bonnin.

Impossible pour l’expert, en revanche, de se mouiller davantage : les prévisions saisonnières ne font pas dans les détails, avec carte des températures et pluies attendues sur chaque ville. « Nous sommes sur de grandes tendances, mais elles sont fiables : l’été démarrera tôt, comme depuis plusieurs années avec le réchauffement climatique, il sera chaud et sec, avant un retour à la normale estivale probable pour août », confirme Guillaume Séchet, météorologiste et responsable du site météo-villes.fr, qui travaille sur les mêmes données que Météo France.

«L’été sera chaud et sec» : Météo France annonce trois mois au-dessus des normales saisonnières

A l’aube d’un déconfinement très progressif, la nouvelle a des airs de salut. D’abord pour les vacances d’été. Alors que partir à l’autre bout du monde peut faire peur, eu égard à la situation sanitaire inégale selon les pays, une belle météo dans l’Hexagone devrait réveiller des envies de tourisme de proximité. « Pour certains, habitués au tourisme à l’étranger, qui hésitaient à partir en vacances en France, ces prévisions saisonnières vont lever le doute », se félicite ainsi Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air, qui attendait ces prévisions avec un peu d’anxiété. Lui anticipe sur 80 % de clients français dans les campings en juillet-août, au-dessus des deux tiers habituels.

« Ce qu’on va perdre en étrangers qui ne pourront venir à cause des restrictions liées à l’épidémie, on va le gagner en Français », espère-t-il. Déjà, l’an dernier, les campings ont accueilli 10 % de citoyens hexagonaux en plus. « Parions que cela sera encore plus cette année », avance ainsi Nicolas Dayot. Il y aura peut-être Corentin, un trentenaire de Seine-et-Marne. « Du soleil assuré, c’est une bonne nouvelle. Je vais peut-être en profiter pour faire un truc que je ne fais jamais en juillet : partir en France, en Vendée, ou dans l’Ardèche, rigole-t-il. Habituellement, l’été signifie road-trip à 10 000 bornes de chez moi. De préférence, un coin chaud – j’ai toujours l’impression qu’il fait moche en France. Mais cette année, on ne sait pas quel pays sera ouvert ou pas. Et si c’est pour galérer avec un passeport sanitaire, voire… attraper le Covid-19 à l’autre bout du monde, je vais éviter. J’espère que Météo France ne se trompe pas ! »

La sécheresse menace déjà les agriculteurs

Mais des prévisions chaudes et sèches ne font pas que des heureux. Les agriculteurs, surtout, tirent la langue. Moins d’eau toute l’année – une sécheresse s’expliquant par un phénomène météo de l’autre bout du monde : la Niña, des eaux du Pacifique anormalement froides – n’est pas une bonne nouvelle. « Hélas, on n’est pas surpris, c’est la même histoire depuis trois ou quatre ans », résume Joël Limouzin, cultivateur de maïs en Vendée, membre du bureau de la FNSEA, le syndicat des agriculteurs. « De grosses pluies cet hiver, suivies de périodes de sécheresse : pour nous, c’est terrible, ajoute-t-il. Lui a commencé à irriguer ses champs il y a une semaine. « C’est du rarement vu, d’irriguer aussi tôt. Et vu les prévisions, on va devoir continuer, sauf que beaucoup d’entre nous n’ont pas de réserves d’eau ! »

«L’été sera chaud et sec» : Météo France annonce trois mois au-dessus des normales saisonnières

Et dans le reste du monde ? Sur la moitié sud de l’Europe et le bassin méditerranéen, « la probabilité d’un scénario plus chaud que la normale prédomine », rapporte Pierre Bonnin. Du côté de l’Islande et jusqu’au Royaume-Uni, on penche plutôt pour un été semblable à la normale. Entre les deux, de la Manche à la Scandinavie et à la Russie, « impossible de trancher », glisse le climatologue.

Enfin, côté précipitations, de l’Irlande à la Mer Noire et à l’ensemble des pays du pourtour méditerranéen, « la probabilité d’un scénario plus sec que la normale est majoritaire ».

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