L’Etat accélère dans la 5G et les réseaux du futur

L'Etat accélère dans la 5G et les réseaux du futur

Avec un débit théorique jusqu’à 10 fois supérieur à la 4G et un délai de latence divisé par 10, la 5G n’a pas encore montré toutes ses promesses. L’arrivée en 2023 de la phase dite standalone – 5G cœur de réseau – apportera son lot d’innovations disruptives. Ce sont les entreprises qui bénéficieront le plus de cet accroit de performances dans les domaines de l’industrie 4.0, de la télémédecine ou des voitures connectées et autonomes.

Pour profiter de ces opportunités, le gouvernement a lancé, en juillet 2021, dans le cadre de France 2030, sa stratégie d’accélération sur la 5G et les futures technologies de réseaux de télécommunications. Une première tranche de 480 millions d’euros a déjà été débloquée, qui s’étalait jusqu’à fin 2022.

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40 projets en ont déjà bénéficié

11 projets de recherche et 29 projets portant sur le développement de solutions souveraines impliquant 41 acteurs, dont 22 PME et start-up, en ont bénéficié. Ports connectés, usines du futur, mobilité autonome… les projets labellisés recouvrent un large spectre de cas d’usage, comme on peut le voir sur la carte ci-dessous, arrêtée en juin dernier.

Deuxième étage de la fusée, le gouvernement vient de lancer un nouvel appel à projets (AAP), ouvert jusqu’au 28 février 2024.

La mobilisation de financements publics est, par ailleurs, portée à plus de 750 millions d’euros de France 2030 d’ici 2025. A horizon 2025, le plan stratégique prévoit la création de 20 000 nouveaux emplois sur un marché de la 5G en France qui devrait alors atteindre les 15 milliards d’euros.

Innovation, souveraineté, sobriété

Piloté par la Direction générale des entreprises (DGE), le nouveau dispositif repose sur trois piliers : l’innovation, la souveraineté et le numérique écoresponsable. Sur le volet de la R & D, il s’agit d’anticiper les évolutions de la 5G avec l’arrivée imminente de la phase standalone et de la virtualisation du cœur de réseau. La technologie très attendue du « network slicing » consistera à découper virtuellement le réseau en « tranches » afin de garantir une qualité de service de bout en bout pour des cas d’usage particulièrement critiques.

Il s’agit aussi de conduire des expérimentations sur de nouvelles bandes de fréquences, au-delà du spectre déjà attribué par l’Arcep.

La 5G est par ailleurs associée à la montée en puissance de l’intelligence artificielle. Dans l’usine du futur, elle permet de collecter les données d’une multitude de capteurs connectés. Les technologies de machine learning permettent ensuite de traiter et d’analyser ces données à des fins de maintenance prédictive ou de contrôle qualité (computer vision).

En attendant la 6G

La France doit aussi préparer au futur standard de la communication mobile. Si la 6G ne sera commercialisée qu’à horizon 2030, les grandes manœuvres ont déjà commencé.

Avec des débits jusqu’à 100 fois supérieurs à ceux de la 5G, sur une bande de fréquences comprises entre 100 GHz et 30 THz, la nouvelle norme devrait, selon Huawei, nous faire entre dans monde de « la connectivité extrême ». A savoir celui des métavers, de la réalité étendue et des jumeaux numériques.

L’appel à projets porte ensuite sur « le développement de solutions souveraines pour les réseaux télécoms garantissant un haut niveau de sécurité et de fiabilité ». Cet enjeu de souveraineté couvre l’ensemble de l’infrastructure télécoms (logiciel, matériels et services) jusqu’aux terminaux 5G. Il fait écho à la mise à l’écart du fournisseur chinois Huawei au profit des équipementiers européens Nokia et Ericsson.

L’edge computing, au plus proche de la source

La souveraineté passe aussi par le déploiement de réseaux de 5G privés.

En s’appuyant sur une infrastructure en propre, une entreprise devient indépendante du réseau public des opérateurs. Elle se voit allouer une bande passante entièrement dédiée à ses besoins et exerce un contrôle direct sur la sécurité de son installation et de ses données.

Autre piste évoquée : le recours à l’edge computing consiste à déporter la puissance de calcul à la périphérie du réseau. Les données ne transitent plus dans le cloud pour être traitées, elles sont traitées en local, au plus proche de la source. Un robot industriel connecté peut être couplé avec ce type de dispositif, sans dépendre du cloud public.

Un vaste plan de sobriété énergétique

Enfin, l’appel à projets porte sur l’amélioration de l’impact environnemental des réseaux télécoms en agissant sur la maîtrise de leurs consommations énergétiques et en favorisant l’écoconception des matériels afin de limiter leur empreinte carbone.

A cet égard, la filière télécoms s’est lancée, sous l’impulsion de l’Arcep, dans un vaste plan de sobriété énergétique.

L’appel à projets est ouvert aux entreprises de toute taille, aux organismes de recherche et aux associations. Les projets attendus doivent présenter un budget supérieur à 2 millions d’euros. Ce montant peut être abaissé à 1 million d’euros pour les PME présentant un projet individuel.

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