L’Espagne dépasse les 10.000 morts, 500.000 cas en Europe… le point sur le coronavirus – Paris Match

Voici les derniers développements liés à l’épidémie du nouveau coronavirus dans le monde et en France.

La situation en France

La France pare toujours au plus pressé contre le coronavirus, qui a fait plus de 4.000 morts en un mois, en évacuant notamment des patients des régions submergées, alors que le gouvernement commence à réfléchir aux stratégies de sortie du confinement.

Le bilan s’alourdit tous les jours, avec plus de 500 nouveaux morts enregistrés à l’hôpital en 24 heures mercredi, portant le total à 4.032 depuis début mars. Et il risque de s’accroitre plus dramatiquement encore jeudi, quand les premiers bilans des victimes dans les maisons de retraites pourraient être comptabilisés.

Des chiffres pas encore pris en compte au niveau national. Mais l’agence régionale de santé du Grand Est, une des régions les plus touchées, a par exemple indiqué avoir enregistré 570 décès en Ehpad, pour 1.585 en milieu hospitalier, soit un bilan alourdi de plus de 35%.

Au niveau national, le nombre de patients en réanimation a dépassé les 6.000, soit plus que la capacité initiale du pays (5.000 lits). Résultat, des hôpitaux saturent, malgré l’ouverture de nouveaux lits. C’est notamment le cas en Ile-de-France, autre région touchée de plein fouet. Face à ce danger, les évacuations se multiplient, par avion ou train médicalisés, vers les hôpitaux de régions moins touchées. Au total, selon la direction générale de la santé, 344 transferts ont ainsi été organisés depuis le 18 mars, dont 232 depuis le Grand Est, 52 de Bourgogne Franche-Comté et 48 d’Ile-de-France.

De nouvelles évacuations étaient en cours jeudi, l’ARS d’Ile-de-France visant 150 transferts d’ici la fin de semaine.

Côté soignants, de nouveaux volontaires rejoignent des zones sous tension, comme ces 17 médecins et infirmiers anesthésistes partis pour Mulhouse dans un autocar prêté par le club de foot des Girondins de Bordeaux, réduit au chômage technique.

Autre secteur saturé, les pompes funèbres. La préfecture de police de Paris a annoncé qu’un bâtiment du marché de gros de Rungis allait être transformé en funérarium “de grande capacité” pour accueillir les cercueils de victimes.

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La moitié du monde appelée à se confiner

La moitié de l’humanité était appelée jeudi à se confiner pour se protéger du nouveau coronavirus, à la propagation “quasi exponentielle”, qui a déjà contaminé officiellement près d’un million de personnes et fauché 48.000 vies.

Plus de 500.000 cas ont été recensés en Europe, le continent le plus touché, mais ce sont les Etats-Unis (215.000 cas) qui sont en train de devenir le nouvel épicentre de la pandémie. Faute de capacités suffisantes de dépistage, ces bilans sont très probablement bien en-dessous de la réalité.

Les conséquences sociales, déjà, s’annoncent désastreuses. Comme aux Etats-Unis où les demandes hebdomadaires d’allocations chômage ont enregistré un nouveau record la semaine passée, avec 6,6 millions nouvelles demandes.

L’ampleur de la crise n’obscurcit pas toutes les tragédies individuelles. La mort d’un nouveau-né dans l’Etat du Connecticut a ainsi particulièrement frappé les esprits, les enfants étant jusqu’ici relativement épargnés.

Selon les projections de la Maison Blanche, le Covid-19 devrait faire entre 100.000 et 240.000 morts aux Etats-Unis. “Profondément préoccupé”, le secrétaire général de l’Organisation mondiale de la Santé Tedros Adhanom Ghebreyesus n’a pu que constater la “croissance quasi exponentielle” du nombre de cas.

Malgré des mesures de confinement qui concernent près d’un habitant de la planète sur deux, les bilans s’alourdissent: plus de 13.000 morts en Italie, 10.000 en Espagne, plus de 5.000 aux Etats-Unis, de 4.000 en France…

Ces quatre pays ont dépassé le bilan officiel de décès communiqués pour la Chine continentale (3.318), où l’épidémie s’est déclarée. Mais les chiffres chinois suscitent les soupçons: Pékin a menti en les sous-évaluant largement, selon un rapport confidentiel du renseignement américain évoqué par plusieurs parlementaires.

“La Chine a dissimulé la gravité de ce virus pendant des mois”, a réagi un député à la Chambre des représentants, William Timmons. “Le monde paie à présent pour (ses) erreurs”. “Les actes et comportements de certains politiciens américains sont honteux et dénués de toute morale”, a réagi Pékin, affirmant que l’OMS défendait les données chinoises. La Chine laisse entendre que son système politique autoritaire a permis de juguler rapidement l’épidémie, mais des proches de victimes déversent leur colère sur les réseaux sociaux, accusant aussi le régime de mensonge et d’incompétence.

“Je n’ai plus peur, je veux connaître la vérité”, témoigne ainsi Zhang, un habitant de Wuhan, qui a perdu son père au tout début de l’épidémie et qui est persuadé que celui-ci a contracté la maladie lors de son hospitalisation pour une opération légère.

Pékin était au coeur d’une autre polémique jeudi, après avoir donné son feu vert à un médicament à base de bile d’ours afin de traiter des patients victimes du Covid-19. A l’origine de la controverse, le traitement des plantigrades élevés dans d’étroites cages où leur abdomen est perforé par un cathéter relié à leur vésicule afin d’en prélever la bile.

Plus de 1000 personnes mortes en Belgique

En Europe, la pandémie a causé la mort de plus de 1.000 personnes en Belgique, un chiffre qui a doublé en l’espace de trois jours, notamment en raison de la comptabilisation décalée des décès en maison de retraite.

Et quatre soldats français déployés au Sahel dans le cadre de l’opération antijihadiste Barkhane ont été testés positifs au coronavirus.

Mais c’est l’Espagne qui a de nouveau déploré jeudi les pertes les plus lourdes avec 950 décès en 24 heures, un nouveau record dans le pays, qui a aussi enregistré en mars plus de 300.000 nouveaux demandeurs d’emploi, en raison de “l’impact extraordinaire” de la crise sanitaire, selon le ministère du Travail.

En Italie, pays le plus endeuillé, le gouvernement est sous pression pour lever les mesures de confinement et relancer une économie au ralenti. “C’est horrible d’avoir à choisir entre mettre l’économie en stand-by ou mettre en danger la vie de nombreuses personnes”, observe l’expert américain Paul Romer, cité par le quotidien Il Fatto Quotidiano.

Le gouvernement a besoin d’un “plan crédible pour mettre fin au confinement très rapidement, tout en garantissant la sécurité des salariés même si le virus est encore présent”, ajoute le co-lauréat du Prix Nobel 2018 d’Economie.

La Commission européenne a proposé jeudi de créer un instrument pour garantir jusqu’à 100 milliards d’euros les plans nationaux de soutien à l’emploi mis en place en raison de l’épidémie de coronavirus.

L’annonce des chiffres américains sur les inscriptions au chômage a plombé les Bourses européennes: la morosité gagnait en début d’après-midi Paris (-0,74%) et Francfort (-1,43%) tandis que Londres se repliait de 0,21%. Peu après une ouverture en baisse, Wall Street paraissait plus indécise, le Dow Jones cédant 0,19%.

En Russie, le président Vladimir Poutine a annoncé que le mois d’avril serait chômé en Russie, mais les salaires préservés, pour ralentir la propagation de la pandémie. Faute de vaccin ou de traitement, le confinement reste le moyen de lutte le plus efficace. Plus de 3,9 milliards de personnes sont ainsi appelées à rester chez elles ou contraintes de le faire.
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