Les tarifs réglementés du gaz bondiront en moyenne de 12,6 % au 1er octobre – Le Monde

Les tarifs réglementés du gaz, appliqués par Engie, vont une nouvelle fois fortement augmenter, en moyenne de 12,6 % toutes taxes comprises, au 1er octobre, dans le sillage de la hausse des cours sur le marché, a annoncé lundi 27 septembre la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

« Cette évolution résulte de la hausse, historique, des prix du gaz sur le marché mondial qui se répercute sur les coûts d’approvisionnement du fournisseur de gaz Engie », explique le régulateur.

Hors taxe, la hausse est de 13,9 % et, dans le détail, de 4,5 % pour les utilisateurs de gaz pour la cuisson, de 9,1 % pour ceux qui ont un double usage (cuisson et eau chaude), et de 14,3 % pour les foyers qui se chauffent au gaz, détaille la Commission.

Les cours du gaz sont à des niveaux très élevés en Europe en raison de divers facteurs : stockages bas, forte demande du gaz naturel liquéfié (GNL) en Asie et incapacité de la Norvège et de la Russie à augmenter leurs livraisons, souligne la CRE. La demande est aussi tirée par la reprise économique mondiale, à la faveur de l’amélioration de la situation sur le front de la pandémie de Covid-19.

Lire la chronique : Gaz : « les prix atteignent des niveaux jamais vus depuis vingt ans »

Hausse continue

Les tarifs réglementés, remis à jour chaque mois, ont connu une série de fortes hausses récemment. Depuis le 1er août 2020, les évolutions mensuelles des tarifs réglementés hors taxe se sont toutes traduites par des hausses, à une exception près, le 1er avril 2021 (– 4,1 %). Ils ont encore augmenté de 8,7 % au 1er septembre, après plus de 5 % en août et près de 10 % en juillet.

Les tarifs réglementés, qui doivent disparaître le 1er juillet 2023, sont appliqués à environ trois millions de foyers, pour l’essentiel par Engie qui en détient le monopole sur la plus grande partie du territoire. Des entreprises locales de distribution (ELD) peuvent aussi en commercialiser dans certaines villes (Bordeaux, Grenoble, Strasbourg…). Leurs tarifs ont aussi été revus en hausse lundi.

Chèque énergie

Cette augmentation intervient dans un contexte déjà tendu concernant le pouvoir d’achat des Français.

Les prix de l’électricité sont en train de flamber sur le marché de gros, tirés par les prix du gaz et quotas d’émission de CO2. Cela risque de se traduire par une forte hausse pour le consommateur au début de l’année 2022, lorsque la CRE devra proposer une nouvelle évolution des tarifs réglementés, s’inquiètent les associations de défense des consommateurs CLCV et UFC-Que choisir. Cette dernière a présenté une étude le 20 septembre anticipant un bond de « près de 10 % » pour le tarif réglementé de vente de l’électricité – toutes taxes comprises. Ce qui reviendrait à une augmentation moyenne de 150 euros pour les ménages utilisant aussi l’électricité comme moyen de chauffage.

Un surplus qui dépasserait, à lui seul, le chèque énergie de 100 euros annoncé par le gouvernement mi-septembre. Ce chèque est un dispositif déjà mis en place par le passé, destiné à couvrir une partie des factures d’électricité, de gaz ou de fioul ou encore des travaux de rénovation énergétique. Il est envoyé automatiquement aux 5,8 millions de foyers en précarité énergétique.

A sept mois de l’élection présidentielle, la hausse des prix de l’énergie représente un sujet sensible pour l’exécutif. Il s’agit de l’une des principales dépenses contraintes des ménages, en particulier les plus modestes, et elle avait été le déclencheur du mouvement des « gilets jaunes » à la fin de 2018.

Lire la chronique : « Les marchés mondiaux du gaz s’emballent, et les consommateurs vont le payer au prix fort »

Le Monde avec AFP

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading