Les syndicats de SFR à l’offensive contre le plan de départ poussé par l’opérateur

Les syndicats de SFR à l'offensive contre le plan de départ poussé par l'opérateur

Le plan social poussé par la direction de SFR voit une nouvelle fois son avenir s’assombrir. Après avoir été retoqué par le tribunal judiciaire de Paris fin septembre, ce plan – qui porte selon les syndicats sur 2 000 salariés, soit 20 % de ses effectifs – se fait de nouveau taclé. Cette fois par l’UNSa et la CFDT, les deux principales organisations syndicale de SFR, qui ont refusé d’apposer leur signature sur la nouvelle mouture du plan de départ concoctée par la direction de l’opérateur.

Cela fait suite à l’ouverture de nouvelles négociations le 6 octobre dernier, soldées par un échec. « Les divergences de fond sur le projet de restructuration et ses conséquences sur l’avenir de l’entreprise ont rendu impossible la conclusion d’un accord majoritaire », font savoir les deux syndicats – qui représentent 88 % des salariés du groupe.

Ces derniers pointent du doigt une « absence de transparence de la direction », une « absence de garanties fortes en matière de préservation de l’emploi au-delà du 31 décembre 2022 » ainsi qu’une « absence totale de mesures de prévention et de résorption des risques psycho-sociaux ». Alors que nombre de départs prévus dans le cadre de ce plan doivent, selon l’état-major de SFR, s’opérer sur la base du volontariat, les deux syndicats dénoncent également le « dévoiement de [cette] notion par la direction » de l’opérateur.

Résultat des courses : les deux syndicats ont refusé ce mercredi de signer l’accord proposé par la direction lors d’un CSE central de la société, qui n’a finalement pas rendu d’avis sur le plan de restructuration.

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L’administration sous pression

La pression est désormais sur les épaules des autorités, qui a seule le pouvoir de bloquer ou non l’homologation de ce plan et donc de sauver ou non les emplois en péril du côté de la marque au Carré rouge. « En l’absence d’accord majoritaire, il appartient maintenant à l’administration de dire si elle homologue ou non ce plan dont la justice a constaté qu’il ne reposait sur aucune justification économique et qui fait peser des risques graves sur les salariés restant dans l’entreprise », expliquent les deux syndicats.

Pour rappel, la justice avait estimé fin septembre, au terme d’un jugement au ton particulièrement offensif, que le plan de départ mis en place du côté de la marque au carré rouge a été lancé de manière « déloyale », alors que la direction de l’opérateur s’était engagée  au terme d’un précédent plan à ne pas tailler dans ses effectifs jusqu’à fin 2020. « L’argument de la direction tiré de difficultés économiques et de la détérioration de sa situation suite à la crise de la Covid-19 pour justifier de la réouverture de la procédure de consultation sur les orientations stratégiques n’est pas justifié », avait indiqué la juridiction.

Si la promesse de SFR avait pourtant été tenue sur la forme, et que la direction de l’opérateur n’a engagé ce nouveau plan que début 2021, sa justification était marquée pour les syndicats par une forme de duplicité. L’état-major de SFR justifiait en mars le lancement de ce nouveau plan par les conséquences de la crise sanitaire et de « l’affaire Huawei », qui devrait pousser l’opérateur à démanteler une partie de son infrastructure mobile. Des arguments qui ne tiennent pas, avancent les syndicats au vu des bons résultats enregistrés par la société en 2020 – à savoir une hausse de 2,4 % de son chiffre d’affaires, à 10,6 milliards d’euros – mais également des aides publiques perçues par l’opérateur durant la crise sanitaire.

Sur les 1 700 postes potentiellement supprimés – selon cette fois la direction de SFR – 400 le seront dans les boutiques, dont l’activité a été perturbée par la crise sanitaire, faisait savoir en mars dernier l’état-major de l’opérateur. Celui-ci précisait alors que « concernant les autres fonctions de l’entreprise, 1 300 salariés pourraient faire le choix de partir ».

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