Les sous-titres de l’allocution de Macron ont-ils été réalisés par un humain ou une intelligence artificielle ? – Libération
Question posée par Julien le 12/03/2020
Bonjour,
Vous faites référence à l’allocution prononcée jeudi soir par Emmanuel Macron, durant laquelle il a notamment annoncé la fermeture des écoles françaises pour au moins quinze jours.
L’ensemble de cette intervention était sous-titré. Comme n’ont pas manqué de le remarquer nombre d’internautes sur les réseaux sociaux, les sous-titres ont parfois eu du mal à suivre la cadence du discours du chef de l’Etat.
Ça partait bien, et puis tout à coup, c’est parti en vrille.#macron20h pic.twitter.com/gHSCN3jbFO
— GuillaumeTC (@GuillaumeTC) March 12, 2020
A plusieurs reprises, en effet, le clavier a semblé échapper à la personne qui s’occupait du sous-titrage, laissant apparaître par exemple quelques curieux «ér ér ér». A moins que ce ne soit une intelligence artificielle ? La question a notamment été posée par la Dépêche, qui s’est penchée sur le sujet.
Vélotype
Contactée par CheckNews, l’Elysée n’a pas souhaité répondre à notre sollicitation. Mais comme l’a expliqué dès hier soir une utilisatrice de Twitter, qui sort précisément d’une formation pour apprendre le métier de sous-tireur en direct, la technique utilisée pour retranscrire ce genre de discours porte un nom : la vélotypie. Maîtrisée par une dizaine de personnes en France, elle permet une prise de notes plus rapide sur un clavier bien particulier, le vélotype, qui permet d’écrire par syllabes (et non par lettres comme sur un clavier azerty).
Ça ressemble à ça.
Toutes les lettres sont disponible en double, à gauche et à droite.
On tape avec ses deux mains. La main gauche tape le début de la syllabe et la main droite s’occupe de la fin de la syllabe. pic.twitter.com/hlnVVpsepz— Mylor (@miilaure) March 12, 2020
Comme visible ci-dessus, le clavier est divisé en deux, ce qui permet à la main gauche de taper le début de la syllabe, tandis que sa main droite s’occupe de la fin. Pour Evelyne Hamon, gérante de la société de vélotypie Systeme Risp (qui ne s’est pas occupée du sous-titrage de l’allocution), nul doute : un ou une vélotypiste était bien derrière les mots du président hier soir. «Je reconnais la technologie. On voit que c’est une écriture syllabique, puisqu’on voit les syllabes apparaître les unes après les autres. Lorsqu’un logiciel de reconnaissance vocale est utilisé, ce sont des mots voir des groupes de mots qui apparaissent à l’écran.» Autre raison qui lui permet d’être si affirmative : «Les “èr” par exemple, ce sont des fautes de frappe qui correspondent au clavier que l’on utilise. Les doigts ne sont simplement pas allés sur les bonnes touches.»
Cordialement
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