Les revenus des plus pauvres ont-ils baissé ou augmenté sous Macron ? On vous explique la bataille de chiffres | LCI – LCI
POUVOIR D’ACHAT- Macron président des riches ? C’est ce que pourrait laisser entendre le nouveau rapport de l’OFCE qui assure que la politique budgétaire et fiscale menée depuis 2018 a favorisé les plus aisés et les classes moyennes et non les plus pauvres. Le gouvernement conteste. Voici ce que disent les chiffres.
Mais Bercy n’est pas d’accord et avance de tout autres chiffres. Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances “conteste la méthode” de l’OFCE. “C’est ne pas honnête et ce n’est pas sérieux.”
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D’après Bercy, l’OFCE aurait commis des oublis
Le Direction général du Trésor a calculé “le bilan redistributif des mesures mises en œuvre depuis le début du quinquennat à l’
horizon 2020 par le gouvernement” et les conclusions sont différentes de celles de l’OFCE. Tous les français seraient bénéficiaires des réformes avec un gain moyen de 1,7% de niveau vie. Une hausse qui attendrait +2,3% pour les 10% les plus modestes et seulement +0,9% des plus aisés.
D’où proviennent les chiffres de Bercy ?
Bruno Le Maire estime que “faire un rapport sur la question de la justice fiscale de la politique du gouvernement en oubliant d’intégrer 1 milliard d’euros de prime d’activité qui vont précisément aux revenus les plus faibles : ce n’est pas honnête et ce n’est pas sérieux.” Le ministre conteste également l’esprit du rapport de l’OFCE. “La logique est qu’il faudrait redistribuer toujours plus pour réduire les inégalités dans notre pays. Alors qu’on fait ça depuis 20 ou 30 ans et que ça s’est soldé par un chômage de masse, par de grandes difficultés en particulier pour les moins qualifiés pour avoir accès à un emploi. La politique que nous menons c’est de permettre à chacun d’avoir un travail.”
Autre point de désaccord : le découpage de la population. La Direction générale du Trésor divise la population en déciles, c’est-à-dire en dix groupes comprenant pour le premier les 10% des ménages les plus pauvres et pour le dernier groupe les 10% les plus riches. De son côté, l’OFCE a découpé la population en vingtiles, c’est-à-dire en vingt groupes contenant chacun 5% de la population française. Une différence qui élargit plus ou moins ce que l’on définit comme étant les “plus pauvres” ou les “plus riches.”
Pour l’OFCE, les 5% les plus pauvres sont les ménages qui vivent avec moins de 850 euros par mois de revenus et les 5% les plus riches les ménages avec plus de 4.000 euros par mois pour vivre.