Les résultats du bac ont été publiés – Le Monde

Des élèves consultent les résultats de l’examen du baccalauréat au lycée Rodin à Paris, le 6 juillet 2021.

Admis, au rattrapage ou recalé ? C’est le jour J pour près de 710 000 candidats à la nouvelle formule du baccalauréat. Ils ont découvert mardi 5 juillet au matin leurs résultats, dénouement d’une session qui s’est déroulée en intégralité, pour la première fois après deux années perturbées par le Covid-19.

A partir de 8 heures dans certaines académies, mais principalement à compter de 10 heures (académies de Paris, Créteil, Versailles, Lyon, Bordeaux ou Toulouse, notamment), les lycéens de terminale des filières générale, technologique et professionnelle ont consulté leurs résultats en ligne ou sur les panneaux d’affichage dans la cour de leur établissement.

Même si le baccalauréat a perdu de sa charge symbolique avec la réforme Blanquer, qui a introduit une dose importante de contrôle continu, la proclamation des résultats constitue toujours un moment important pour les lycéens. « Le bac, c’est l’accomplissement de longues années d’études, pour lesquelles on est nombreux à avoir beaucoup travaillé, donc j’attends ces résultats avec appréhension et impatience », explique Ludivine, 18 ans, en terminale dans un lycée parisien.

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Polémique sur les notes

Sur les 709 399 candidats qui tentent de décrocher le précieux diplôme cette année, plus de la moitié (53,7 %) ont présenté le bac général, qui se compose désormais d’un tronc commun de matières, complété par deux enseignements de spécialité choisis à la carte par les élèves. Ils sont 26,2 % à passer le bac professionnel, et 20 %, le bac technologique.

Depuis sa réforme, en 2019, la note du baccalauréat repose à 40 % sur du contrôle continu et à 60 % sur des épreuves terminales (le français écrit et oral, passé en classe de première, la philosophie, les épreuves de spécialités et le grand oral, passés en terminale). Parmi les spécialités les plus choisies en 2022, les mathématiques, avec 142 730 candidats, les sciences économiques et sociales (136 466), histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (106 994).

Cette année, les épreuves du nouveau bac général (pour lequel les élèves choisissent deux enseignements de spécialité) se sont déroulées en intégralité, pour la première fois après deux années perturbées par le Covid. En 2020, les lycéens de terminale avaient obtenu – ou pas – leur baccalauréat sur la base de leurs notes en contrôle continu. A cause de la pandémie, les épreuves avaient été annulées. En l’absence de copies d’examen, les bulletins scolaires – forcément disparates – ont été harmonisés en masse, toujours à la hausse.

En 2021, le contrôle continu avait encore représenté l’essentiel de la note finale de l’examen. La philosophie avait été la seule épreuve écrite, avec le français en première. Côté consignes de correction, la bienveillance était restée de mise et le taux de réussite au bac général s’est stabilisé au-dessus de 95 %.

2022 devait être l’année du retour à la normale – aussi bien dans l’organisation des épreuves que dans leur correction. Mais des correcteurs de ces épreuves ont affirmé à la mi-juin que certaines notes avaient été augmentées sans leur accord. Une polémique, balayée par le ministère, qui a assuré qu’« il n’y a[vait] pas eu de consignes nationales de relever les notes ».

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Des « Etats généraux » du bac réclamés

Les notes des épreuves de spécialité, ainsi que celles de la philosophie et du grand oral n’ont pas été prises en compte dans la plate-forme d’accès aux études supérieures Parcoursup, qui délivre depuis le début de juin ses réponses aux vœux des candidats. Mais elles comptent dans la moyenne du bac, sésame nécessaire pour ceux qui veulent poursuivre leurs études.

Dans un communiqué commun, des associations de professeurs de spécialité ont cependant estimé que cette première session du nouveau bac dans son intégralité « confirme » leurs « craintes », à savoir que « le baccalauréat, comme examen national dont la valeur est garantie par l’institution, n’existe plus ». Dans l’attente d’« une remise à plat de la réforme du lycée et du baccalauréat », cette Conférence des associations de professeurs spécialistes – qui regroupe notamment l’APBG (Association des professeurs de biologie et géologie), l’APHG (Association des professeurs d’histoire et de géographie) ou l’APMEP (professeurs de mathématiques de l’enseignement public) – souhaite « organiser des Etats généraux du lycée ».

Le taux de réussite au baccalauréat dépasse depuis 2012 80 %. L’an dernier, près de 94 % des candidats ont décroché l’examen qui permet d’accéder aux études supérieures. Cette année, les épreuves de rattrapage commenceront dès le lendemain des résultats, mercredi, et se tiendront jusqu’à vendredi.

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Le Monde avec AFP

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