Les produits fabriqués au Xinjiang n’ont plus le droit de citer aux Etats-Unis

Les produits fabriqués au Xinjiang n'ont plus le droit de citer aux Etats-Unis

Le Sénat américain a adopté jeudi à l’unanimité un projet de loi interdisant l’importation de tous les biens, y compris les technologies, produits dans la région chinoise du Xinjiang. Cette décision a été motivée, selon les parlementaires américains, par le souhait de pénaliser Pékin pour le traitement odieux qu’il inflige aux Ouïghours et à d’autres minorités musulmanes.

Le projet de loi – intitulé “Uyghur Forced Labor Prevention Act” (loi sur la prévention du travail forcé des Ouïghours) – a été conçu spécifiquement comme une réponse aux exactions dont est accusé le gouvernement chinois à l’encontre de ces groupes minoritaires. Comme d’autres pays, Washington accuse la Chine de détenir arbitrairement 1,8 million d’Ouïghours, de Kazakhs, de Kirghizes et de membres d’autres groupes minoritaires musulmans dans des camps d’internement de masse et de les soumettre au travail forcé, à la torture, à l’endoctrinement politique.

La Chine est de plus en plus condamnée pour le traitement qu’elle réserve aux musulmans ouïghours et aux autres minorités musulmanes. De nombreux rapports indiquent que les autorités chinoises ont suivi les déplacements de ces personnes. D’autres violations des droits de l’homme ont également été signalées, telles que l’installation de logiciels espions sur les téléphones des musulmans ouïghours et le placement de ces derniers dans des camps de “rééducation”.

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Un impact direct pour des géants technologiques

Outre l’interdiction, l’adoption du projet de loi permettra aux États-Unis de se coordonner avec le Canada et le Mexique pour interdire l’importation de biens fabriqués dans la région du Xinjiang. La seule exception à l’interdiction concerne les produits dont le commissaire des douanes et de la protection des frontières a déterminé, “par des preuves claires et convaincantes”, qu’ils ne proviennent pas du travail des prisonniers, du travail forcé ou du travail sous contrat.

L’interdiction d’importation pourrait amener une myriade d’entreprises technologiques à modifier leurs chaînes d’approvisionnement. L’année dernière, un rapport de l’Institut australien de politique stratégique affirmait que les chaînes d’approvisionnement de 83 marques mondiales avaient eu recours au travail forcé des Ouïghours.

“Le président se félicite de l’accord du Congrès sur la loi bipartisane sur la prévention du travail forcé ouïgour. Nous sommes d’accord avec le Congrès sur le fait que des mesures peuvent et doivent être prises pour tenir la République populaire de Chine responsable du génocide et des violations des droits de l’homme et pour lutter contre le travail forcé au Xinjiang”, a déclaré Jen Psaki, secrétaire de la Maison Blanche.

DJI et d’autres fleurons chinois sanctionnés

Plus tôt dans la journée de jeudi, le département du Trésor a annoncé qu’il avait imposé des sanctions commerciales à huit entreprises technologiques chinoises, dont le fabricant de drones DJI, au motif qu’elles soutenaient activement la surveillance et le suivi biométriques des Ouïghours et d’autres groupes minoritaires musulmans dans la région du Xinjiang.

Les sanctions interdiront aux ressortissants américains d’acheter ou de vendre des titres cotés en bourse liés à ces entités. Outre DJI, les sept autres organisations visées par les sanctions sont Cloudwalk Technology, Dawning Information Industry, Leon Technology Company Limited, Megvii Technology, Netposa Technologies, Xiamen Meiya Pico Information et Yitu.

“L’action d’aujourd’hui montre comment les entreprises privées des secteurs chinois de la défense et des technologies de surveillance coopèrent activement avec les efforts du gouvernement pour réprimer les membres des minorités ethniques et religieuses”, a déclaré Brian Nelson, sous-secrétaire du Trésor pour le terrorisme et le renseignement financier.

34 nouvelles entreprises chinoises mises à l’index

“Le Trésor reste déterminé à faire en sorte que le système financier américain et les investisseurs américains ne soutiennent pas ces activités.” Le même jour, le département du Commerce a également annoncé l’ajout de 34 autres organisations chinoises à sa liste d’entités, leur interdisant d’acheter des pièces et des composants à des entreprises américaines sans l’approbation du gouvernement.

Les 34 entités ont été interdites pour diverses raisons, allant du soutien à l’armée chinoise par le biais de la recherche biotechnologique, y compris des “armes censées contrôler le cerveau”, à la fourniture d’articles d’origine américaine pour soutenir les armes conventionnelles avancées et les programmes de missiles de l’Iran.

Les huit sociétés qui ont reçu les sanctions commerciales du Trésor, quant à elles, figuraient déjà sur la liste des entités… Qu’on se le dise : la tension n’est pas prête de retomber entre Pékin et Washington.

Source : ZDNet.com

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