Les plans de Google pour rendre ses datacenters toujours plus verts

Les plans de Google pour rendre ses datacenters toujours plus verts

Google souhaite encore verdir ses datacenters. Pour ce faire, le géant américain travaille actuellement sur un projet qui lui permettrait de faire correspondre le calendrier de certaines tâches de calcul de ses centres de données avec la disponibilité d’énergie à faible teneur en carbone. Cette “plateforme de calcul intelligent du carbone” a déjà été déployée dans certains centres de données de Google afin de déplacer les charges de travail non urgentes vers les moments de la journée où les sources d’énergie éolienne ou solaire sont les plus abondantes.

Par exemple, la création de nouvelles fonctions de filtrage sur Google Photos, le traitement des vidéos sur YouTube ou l’ajout de nouveaux mots dans Google Translate sont autant de tâches prévisibles dont le timing peut être aligné avec, par exemple, l’énergie éolienne le soir et l’énergie solaire pendant la journée. 

Ana Radovanovic, responsable technique de Google pour l’informatique intelligente en matière de carbone, a déclaré que la plateforme permet une coordination plus étroite avec les sources locales d’énergie sans carbone, tout en n’affectant pas la productivité du centre de données. “Cela se fait sans matériel informatique supplémentaire et sans affecter les performances des services de Google comme Search, Maps et YouTube sur lesquels les gens comptent 24 heures sur 24”, a-t-elle déclaré dans un post présentant le nouvel outil.

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Prévoir la disponibilité en énergie “verte”

Concrètement, la plate-forme à intelligence carbone de l’entreprise établit un nouvel horaire quotidien pour une installation donnée en agrégeant deux prévisions. La première prédit l’intensité carbonique horaire du réseau électrique local pour le lendemain, et la seconde indique les ressources énergétiques horaires dont le centre de données de Google aura besoin pour effectuer des tâches de calcul pendant la même période. En comparant les deux, l’outil peut ensuite faire correspondre les charges de travail avec les créneaux horaires qui montrent une plus forte offre de sources à faible intensité de carbone.

En fin de compte, Google espère que cette technologie conduira à ce que la société appelle “une énergie sans carbone 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7” dans tous ses centres de données, ce qui signifie faire correspondre les installations avec des sources d’énergie sans carbone heure par heure. L’un des centres de données du géant de la recherche à Hamina, en Finlande, est sur le point d’atteindre l’objectif “24×7” : l’année dernière, 97 % de l’électricité du bâtiment a été couplée, sur une base horaire, à des sources d’énergie sans carbone.

Pour le géant américain, le succès de l’expérience finlandaise est principalement dû à l’achat de grandes quantités d’énergie éolienne dans la région nordique. De même, l’une des installations de Google à Lenoir, en Caroline du Nord, a bénéficié de partenariats avec les services publics locaux pour augmenter l’approvisionnement en énergie solaire. Ainsi, l’année dernière, jusqu’à 67 % de la demande d’électricité de l’installation de Lenoir a été satisfaite heure par heure par des sources à faible teneur en carbone.

Un projet de longue haleine

La nouvelle plateforme intelligente en matière de carbone viendra compléter les efforts de Google pour acheter de l’énergie renouvelable afin de rendre les centres de données de l’entreprise plus écologiques. L’outil, bien qu’il ait été installé dans tous les centres de données de Google, est encore en phase pilote. “Les premiers résultats montrent que le transfert de charge en tenant compte du carbone fonctionne”, fait valoir Ana Radovanovic. “Les résultats de notre projet pilote suggèrent qu’en déplaçant les tâches de calcul, nous pouvons augmenter la quantité d’énergie à faible teneur en carbone que nous consommons”.

Depuis des années, Google s’efforce de renforcer l’image de l’entreprise en tant que pionnier de l’énergie durable. En 2007, elle s’est engagée à devenir neutre en carbone, ce qui a été réalisé en 2009 par l’achat actif de compensations carbone pour équilibrer la consommation d’électricité de Google. Depuis 2018, l’entreprise associe à chaque unité d’énergie qu’elle consomme une unité équivalente provenant d’une source renouvelable. En faisant correspondre toute sa consommation d’énergie à des achats équivalents d’énergie renouvelable, Google a fait ses premiers pas vers l’approvisionnement en énergie sans carbone sur une base 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Ces efforts n’ont toutefois pas été suffisants pour empêcher le personnel de l’entreprise de protester contre certaines décisions de leur employeur en matière de climat. L’année dernière, plus d’un millier de Googlers ont signé une lettre ouverte appelant l’entreprise à prendre davantage de mesures en matière de changement climatique.  Les militants ont notamment signalé que Google avait des contrats avec des entreprises de combustibles fossiles.

Objectif quatre-zéros

Dans leur lettre ouverte, les employés qui protestent contre la position de l’entreprise sur le changement climatique ont fixé un objectif “quatre zéros” : zéro émission d’ici 2030, zéro contrat avec les entreprises de combustibles fossiles qui accélèrent l’extraction du pétrole et du gaz, zéro financement des organisations de lutte contre le changement climatique et zéro préjudice pour les réfugiés climatiques.

Le nouvel outil dévoilé par le géant de la technologie devrait au moins contribuer à rendre les centres de données, une industrie qui représente tristement une grande partie de la demande mondiale d’électricité, plus efficaces sur le plan énergétique. Google travaille déjà à l’extension des capacités de la plateforme à intelligence carbone afin que l’outil puisse transférer les tâches entre les centres de données, même s’ils sont situés dans des endroits différents.

L’équipe de Google partagera également la méthodologie de la plateforme intelligente en matière de carbone dans des publications de recherche afin que d’autres organisations puissent suivre le mouvement. “Nous espérons que nos résultats inspireront d’autres organisations à déployer leurs propres versions d’une plateforme intelligente en matière de carbone”, a déclaré Ana Radovanovic.

Source : ZDNet.com

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