Les Palestiniens se sentent humiliés par le plan de Trump au Proche-Orient – Le Monde

L’Autorité palestinienne (AP) ne s’attendait sans doute pas à un tel affront, sur le fond, du plan Trump pour le Proche-Orient, lors de son dévoilement mardi 28 janvier à Washington. Ni à une telle condescendance sur la forme, exprimée par le président américain puis appuyée par son gendre, Jared Kushner, l’un des architectes de la proposition de paix. Celui-ci estimait sur CNN qu’en rejetant ce « deal », les Palestiniens « rateraient encore une opportunité, comme ils ont raté toutes les opportunités qu’ils ont jamais eues dans leur existence ».

L’AP a coupé le contact avec l’administration américaine depuis sa reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, en décembre 2017. Lundi encore, le président Mahmoud Abbas avait refusé un appel téléphonique de Donald Trump. Ouvrira-t-il la lettre que le président américain lui a adressée ? M. Trump l’y exhorte à saisir ce qui est peut-être « la dernière » chance pour les Palestiniens d’obtenir un Etat indépendant. Pour M. Abbas, cette offre n’est qu’une machine à saper la légitimité de la cause nationale et à cimenter l’occupation israélienne.

Lire le détail : Le plan de paix de Trump au Proche-Orient, alignement sans précédent sur les exigences d’Israël

« Jérusalem n’est pas à vendre »

« Après avoir entendu ces absurdités », Mahmoud Abbas, 84 ans, s’est contenté de redire non, « mille fois non », avec une emphase où l’épuisement le disputait à l’exaspération.

« Après avoir entendu ces absurdités », Mahmoud Abbas, 84 ans, s’est contenté de redire non, « mille fois non », avec une emphase où l’épuisement le disputait à l’exaspération. AHMAD GHARABLI / AFP

« Après avoir entendu ces absurdités », Mahmoud Abbas, 84 ans, s’est contenté de redire non, « mille fois non », avec une emphase où l’épuisement le disputait à l’exaspération. Il a redit que « Jérusalem n’est pas à vendre. Nos droits ne sont pas à vendre », entouré par des représentants des factions palestiniennes, y compris du Jihad islamique, groupe armé radical de Gaza. C’est le premier résultat de l’annonce américano-israélienne, qui rapproche les frères ennemis de l’AP et du Hamas, au pouvoir à Gaza.

M. Abbas a annoncé des mesures immédiates mais vagues, y compris la modification d’une part des prérogatives de l’Autorité palestinienne. Son entourage avait agité ces derniers jours la menace d’une réduction de la coopération sécuritaire avec Israël, voire une dissolution de l’AP, qui laisserait à Israël la responsabilité d’assumer seul le contrôle sécuritaire en Cisjordanie, comme avant les accords d’Oslo, signé en 1993. Cette menace n’est pas nouvelle mais rien n’a été rien spécifié.

Mardi soir, des manifestants se sont heurtés aux forces israéliennes dans les faubourgs de Ramallah, près de la colonie de Beit El. Au moins 13 personnes ont été blessées. Les factions ont appelé à des manifestations mercredi. Le Hamas avait auparavant signalé la reprise des Marches du retour vers la frontière de l’enclave de Gaza, mises en sommeil au profit d’une trêve négociée indirectement avec Israël, qui avait creusé le fossé avec Ramallah.

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