Les opposants à Europacity font entendre leur voix à Paris – Le Monde

Ils se sont rendus aux abords de Matignon. La ministre de l’environnement a mené ces dernières semaines une vaste consultation, en recevant tous les acteurs de ce projet.

Le Monde avec AFP Publié hier à 21h31

Temps de Lecture 1 min.

Les manifestants contre le projets Europacity, samedi 5 octobre 2019.

Ils étaient une centaine partis à pieds, vendredi matin, du « triangle de Gonesse » (Val-d’Oise), terres agricoles où doit s’implanter d’ici 2027 Europacity grand centre de commerces et de loisirs. Ils étaient plusieurs centaines, samedi en fin d’après-midi près des bureaux du premier ministre. Une délégation a demandé à être reçue à Matignon, sans succès.

« On nous a renvoyés vers la ministre de l’environnement », Elisabeth Borne, explique aux manifestants, Bernard Loup, chef de file des opposants. La ministre a mené ces dernières semaines une vaste consultation, en recevant tous les acteurs de ce projet controversé, dont les opposants. Parmi les manifestants, des élus EELV, dont Julien Bayou, conseiller régional et porte-parole du parti.

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« Des rumeurs évoquent un abandon d’Europacity », poursuit Bernard Loup, « mais rien n’a été dit, ne crions pas victoire », ajoute-t-il. Outre l’abandon d’Europacity, les opposants réclament aussi le report du chantier de la gare de métro qui doit desservir la zone, l’arrêt de l’ensemble des projets d’urbanisation du site et demandent la « préservation des terres agricoles ».

Disparition des terres agricoles

Chrystelle, engagée dans un mouvement citoyen à Bagnolet, est venue de Seine-Saint-Denis, le département voisin. « On est tout béton chez nous aussi. Il faut qu’on arrête ces dérives », dit-elle.

« Les terres, il y en a plus beaucoup », ajoutent Françoise et Jean, un couple de retraités du Val-d’Oise. Françoise, fille d’agriculteur, a vu les terres où son père travaillait être peu à peu « bétonnées ». « Maintenant c’est une zone industrielle, une autoroute, des logements ». « On aimerait avoir une agriculture de proximité », ajoutent-ils, convaincus de la viabilité de Carma, le projet alternatif des opposants.

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Les manifestants ont balayé les mesures « écologiques » présentées vendredi par les promoteurs d’Europacity, qui se sont notamment engagés à recréer des espaces naturels en compensation de la construction du complexe. « Du greenwashing », a raillé Bernard Loup.

Il a aussi fustigé les arguments avancés par les élus locaux, qui ont fait bloc vendredi autour des promoteurs, pour défendre un projet « essentiel » pour cette zone défavorisée. « Arrêtons d’utiliser les difficultés sociales du territoire pour un projet inutile », a martelé l’opposant.

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