Les opérateurs européens appellent les GAFA à participer au financement des réseaux

Les opérateurs européens appellent les GAFA à participer au financement des réseaux

Les géants du numérique seraient-ils des « passagers clandestins » ? C’est en substance ce qu’affirment ce lundi les opérateurs européens, qui regrettent que les grands pourvoyeurs internationaux de contenus ne participent pas suffisamment au financement des tuyaux nécessaires à leur acheminement auprès du grand public. Selon 12 grands opérateurs européens – parmi lesquels Orange, Deutsche Telekom, Vodafone, Telefonica ou BT – les géants mondiaux du numérique devraient supporter une partie des coûts de développement des réseaux de télécommunications européens parce qu’ils les utilisent massivement.

Dans une déclaration commune rendue publique ce lundi, les états-majors des grands opérateurs européens rappellent que les  investissements dans le secteur des télécoms en Europe ont atteint 52,5 milliards d’euros (59,4 milliards de dollars) l’an dernier, un record en six ans. Ce n’est pas tout : « nous innovons en plus de nos réseaux 5G, en fibre optique et câblés, avec des initiatives de collaboration sur l’Open-RAN, le cloud en périphérie et les services basés sur les données », relèvent également les dirigeants de ces opérateurs majeurs.

Or, « une part importante et croissante du trafic réseau est générée et monétisée par les grandes plateformes technologiques, mais cela nécessite des investissements continus et intensifs dans les réseaux et une planification par le secteur des télécommunications », regrettent ces derniers, qui pointent du doigt sans les nommer des acteurs comme Google ou Netflix, très gourmands en données. Pour eux, c’est désormais à Bruxelles d’agir « pour garantir que l’action réglementaire favorise les investissements dans les réseaux gigabit, qui nécessiteront 300 milliards d’euros d’investissements supplémentaires ».

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L’UE également ciblée

Et de rappeler que « ce modèle – qui permet aux citoyens de l’UE de profiter des fruits de la transformation numérique – ne peut être durable que si ces grandes plateformes technologiques contribuent également de manière équitable aux coûts du réseau ».

Cela passera, pour les opérateurs européens, par une meilleure prise en compte de leurs besoins par l’Union européenne. « Nous devons veiller à ce que les nouvelles stratégies industrielles permettent aux acteurs européens – y compris les opérateurs – d’être compétitifs dans les espaces de données mondiaux, afin que nous puissions développer une économie européenne des données fondée sur de véritables valeurs européennes. »

Les géants américains du numérique ne sont pas les seuls à subir les foudres des opérateurs européens, qui s’en prennent également à la régulation européenne, coupable selon eux de nuire à l’investissement dans les réseaux en rognant leur marges. Ces derniers dénoncent ainsi les prix du spectre jugés « élevés » et les « ventes aux enchères qui forcent artificiellement des entrants non viables sur le marché ».

Ils s’en prennent également au projet de la Commission « d’étendre la réglementation des prix de détail aux appels internationaux ». Selon eux, l’extension de cette mesure de plafonnement du prix des appels internationaux et des envois de SMS au sein de l’UE adoptée depuis le printemps 2019 « retirerait de force au secteur plus de 2 milliards d’euros de revenus sur une période de 4 ans, ce qui équivaut à 2,5 % de la capacité d’investissement annuelle du secteur dans les infrastructures mobiles ». A bon entendeur…

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