Les opérateurs dépassent la barre symbolique des 10 milliards d’euros investis en 2019

Les opérateurs dépassent la barre symbolique des 10 milliards d'euros investis en 2019

2019 aura été une année faste pour les opérateurs. Si ces derniers ont enregistré une baisse de 1 % de leurs revenus sur le marché détail, il ont pourtant redoublé d’efforts en ce qui concerne les investissements, que ce soit dans le fixe ou dans le mobile. Jusqu’à dépasser la barre symbolique des 10 milliards d’euros d’investissement avec des dépenses estimées à 10,4 milliards d’euros, soit 510 millions d’euros de plus qu’en 2018, comme le rapportait ce mardi la dernière édition de l’observatoire annuel du secteur, réalisée par l’Arcep.

Cette somme record, qui a augmenté de près de 50 % en l’espace de cinq ans, doit beaucoup aux efforts consentis par les opérateurs en ce qui concerne le déploiement de leurs réseaux de fibre optique. Comme en 2018, les investissements dans les déploiements des boucles locales fixes à très haut débit (qui concernent surtout la fibre optique de bout en bout) ont constitué le premier poste de dépenses des opérateurs, de l’ordre de 7,8 milliards d’euros, une somme en hausse de 410 millions d’euros sur l’année.

De quoi ravir le président du gendarme des télécoms, Sébastien Soriano, qui entend désormais tout faire pour maintenir ce montant d’investissement annuel au-dessus de la barre des 10 milliards d’euros. « Nous ne sommes plus à la recherche d’une nouvelle hausse des investissements, ce qui nous intéresse plutôt c’est de maintenir dans le long terme cette barre des 10 milliards d’euros d’investissement par an, afin d’augmenter le déploiement des réseaux sur le territoire », a ainsi expliqué ce dernier lors d’un point presse.

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Retrouver le rythme

Reste que le défi est de taille alors que la crise sanitaire que nous avons traversée devrait mettre un coup de frein à la belle dynamique enregistrée ces dernières années. « Il va désormais falloir recaler un certain nombre d’échéances dans le domaine du mobile mais surtout du fixe », a concédé le président de l’Arcep alors que les acteurs du secteur ont revu leurs ambitions à la baisse en ce qui concerne l’installation de prises de fibre optique du fait du confinement. Si la filière s’attendait à battre un nouveau record de productivité pour atteindre 5,3 millions de prises supplémentaires de fibre optique construites en 2020, après en avoir déjà réalisé 4,8 millions en 2019, la crise sanitaire a jeté un froid sur leurs ambitions.

« On s’attend à redescendre à 4,3 millions de prises construites en 2020, soit un million de moins qu’attendu, ce qui nous fait revenir à un rythme inférieur à celui constaté en 2019 », a ainsi regretté ce lundi l’organisation Infranum, qui regroupe les professionnels du secteur. Pour rappel, 18,3 millions de locaux étaient éligibles à la fibre en 2019, pour un taux d’adoption de 7,1 millions de foyers à la fin de l’année, soit 2,3 millions de plus en un an.

Pour les professionnels du secteur comme pour l’Arcep, l’ambition est désormais de renouer le plus rapidement possible avec le rythme enregistré avant la crise sanitaire. « Le fixe est un chantier de longue haleine et notre ambition sera d’opérer un retour à la normale le plus rapidement possible », a ainsi fait savoir Sébastien Soriano, qui n’entend pas pour autant faire preuve d’autant de mansuétude en ce qui concerne le mobile.

Baisse des investissements sur le mobile

Il faut dire que, comme en 2018, les investissements consentis par les opérateurs en la matière ont continué à baisser, une chute de l’ordre de 150 millions d’euros en 2019, pour se porter à un total de 2,6 milliards d’euros. Une baisse imputable à l’augmentation des mutualisations de sites 4G, qui ont eu tendance à faire baisser les coûts fixes pour les opérateurs. Si le régulateur pousse régulièrement pour accroître ces mutualisations, son président tient toutefois à conserver « un juste équilibre ».

« On ne peut pas aller trop loin dans cette mutualisation, il faut conserver de l’équilibre. Il y a deux dimensions particulièrement sensibles : plus on est dans des zones rurales, plus la mutualisation est pertinente. Si les opérateurs ne se font plus vraiment concurrence sur les services voix et 2G, ils se font beaucoup concurrence sur la 4G, et demain sur la 5G », a-t-il indiqué. En ce qui concerne la dernière génération de technologie sans fil, « il est clair que la mutualisation sur la 5G ne pourra se faire que dans des zones rurales et pas en zone urbaine. Dans les small cells et en in-door, ces mutualisations pourraient être intéressantes, mais nous n’en sommes pas encore là ».

D’où l’attention qui sera portée en 2020 par les autorités au maintien des investissements dans le mobile. « Sur le mobile, le New Deal Mobile est un engagement exceptionnel, et sur ce terrain nous nous attendons à ce que les opérateurs soient mobilisés et extrêmement précis sur le calendrier, et notre exigence sera plus pointilleuse dans la mesure où les contreparties ont été considérables de la part des autorités », a ainsi prévenu Sébastien Soriano.

Si l’exercice actuel ne devrait donc pas avoir la même saveur que celui écoulé, le gendarme du secteur devrait donc de nouveau manier la carotte et le bâton pour permettre aux opérateurs de retrouver leur rythme de croisière. « Il y aura un retard, et peut-être un chiffre des investissements moins élevé que prévu, mais ce qui compte vraiment pour nous ce n’est pas cette parenthèse mais bien qu’on revienne le plus vite possible au rythme que l’on connaissait jusqu’à maintenant », a ainsi expliqué Sébastien Soriano, promettant d’accompagner les opérateurs dans cette mauvaise passe pour ce qui sera la dernière année de son mandat à la tête du régulateur.

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