Les Etats-Unis veulent aider l’Europe à faire face à l’arme énergétique russe – Le Monde

Le président américain, Joe Biden, accueilli à Bruxelles par Charles Michel, le président du Conseil européen, le 24 mars 2022.

Si certains en doutaient encore il y a quelques mois, la guerre en Ukraine n’a pu que les convaincre que la Russie était prête à utiliser l’arme énergétique contre ses voisins européens. Dans un environnement mondial de reprise économique où les prix du gaz s’envolaient avant même l’offensive du Kremlin, les Vingt-Sept ne veulent plus se contenter d’attendre le retour au calme des marchés, afin d’alléger la contrainte exercée par leur dépendance aux hydrocarbures russes. Vendredi 25 mars, les chefs d’Etat et de gouvernement européens, qui étaient réunis à Bruxelles, ont donc longuement échangé sur le chemin qui leur permettrait de se mettre à l’abri de Moscou et de la flambée des prix de l’énergie.

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La discussion n’est pas nouvelle, mais la guerre en Ukraine lui a donné une nouvelle urgence. Alors qu’à la fin de 2021, les positions des capitales européennes semblaient inconciliables, elles se sont depuis partiellement rapprochées. Les Vingt-Sept admettent désormais qu’il leur faut s’organiser pour ne plus dépendre de la Russie, d’où provient une grande part de leurs importations de gaz (40 %), de pétrole (25 %) et de charbon (46 %). Bien sûr, le chemin à parcourir est bien plus important pour l’Allemagne, très dépendante du gaz russe, que pour la France, alimentée par le nucléaire, ou que pour l’Espagne, qui a fortement développé les énergies renouvelables.

Mais à ce stade, les Européens n’ont pu se mettre d’accord sur une date à laquelle ils pourraient se passer des services de Gazprom, bien que la Commission propose d’y parvenir « bien avant 2030 ». A moins que la décision ne soit d’ici là tranchée de manière accélérée sous forme de sanctions à l’égard de Moscou, en cas de développements plus tragiques encore dans le conflit ukrainien, l’utilisation d’arme chimique, par exemple.

Constitution de réserves

Les pays baltes et la Pologne, qui insistent pour que les Européens décident d’un embargo contre l’énergie russe afin de priver Moscou d’une importante source de revenus, militent pour que les Vingt-Sept aillent le plus vite possible. Les Etats-Unis, qui ont pris, le 8 mars, une telle mesure contre la Russie, dont ils sont nettement moins dépendants que les Européens, pressent également leurs partenaires de s’émanciper.

Pour se protéger quelque peu, les Vingt-Sept ont convenu, vendredi, de remplir leurs réservoirs de gaz à au moins 80 % au 1er novembre (et à 90 % à compter de 2023) afin de se préparer à entrer dans l’hiver prochain. Ils se sont également entendus pour étudier la possibilité d’acheter ensemble du gaz, comme ils l’ont fait pour les vaccins contre le Covid-19.

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