Les émissions mondiales de CO2 rebondissent à leur niveau d’avant la crise sanitaire – Le Monde

Tri de charbon près d’une mine à Datong, dans la province de Shanxi, au nord de la Chine, le 2 novembre 2021.

La pandémie de Covid-19 n’aura eu qu’un effet minime, pour ne pas dire nul, sur la lutte contre le changement climatique. Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) ont chuté de 5,4 % en 2020, en raison des confinements et de l’arrêt d’une partie de l’économie – la baisse la plus importante depuis la seconde guerre mondiale. Mais elles devraient rebondir cette année (+ 4,9 %) pour se rapprocher de leur niveau d’avant la crise sanitaire. Voilà ce qui ressort du bilan annuel du Global Carbon Project, un consortium d’une centaine de scientifiques issus de 70 laboratoires internationaux travaillant sur le cycle du carbone, dont les résultats sont dévoilés jeudi 4 novembre. C’est un nouvel avertissement pour les 196 pays réunis à la 26e conférence des Nations unies sur le climat, à Glasgow.

« Le monde ne prend pas le chemin d’une réduction des émissions. Or, plus on attend, et plus leur décroissance devra être rapide et drastique pour atteindre la neutralité carbone et stabiliser le réchauffement », prévient Philippe Ciais, directeur de recherche au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement et l’un des auteurs de l’étude. D’autant que, selon les chercheurs, une augmentation des émissions en 2022 ne peut être exclue si le transport routier et l’aviation reprennent comme avant la pandémie et si l’utilisation du charbon reste stable.

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Cette étude, qui doit être publiée prochainement dans la revue Earth System Science Data, conclut que les émissions de CO2 liées à la combustion d’énergies fossiles ainsi que de l’industrie et des cimenteries devraient atteindre 36,4 milliards de tonnes en 2021, contre 34,8 milliards en 2020. En ajoutant celles liées à la déforestation et aux autres changements d’affectation des sols (comme la destruction de prairies) – dont les estimations sont plus incertaines –, le bilan total s’est élevé à 39 milliards de tonnes de CO2 en 2020, soit une augmentation de 40 % depuis 1990.

« Retour vers l’économie fossile »

En cause dans le fort rebond : une hausse de la consommation d’énergie, tirée par les fossiles. Le charbon, première source de CO2, connaît une forte progression (+ 6 %), de même que le gaz, et tous deux devraient dépasser leurs niveaux de 2019. Seule la consommation de pétrole, qui s’accroît également, devrait rester inférieure cette année aux niveaux pré-Covid. « Les énergies renouvelables représentent encore une faible fraction de la production d’énergie mondiale, note Philippe Ciais. Elles ont bien tenu pendant la crise sanitaire, mais leur part relative a reculé un peu en 2021. Le combat qui se joue entre énergies fossiles et énergies bas carbone sera crucial pour le futur des émissions. »

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