Les chiffres et cartes du Covid en France au 24 décembre 2021 – Le HuffPost

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En ce jour de réveillon de Noël, les contaminations quotidiennes au Covid-19 continuent de battre des records. Le variant Omicron prend le relais de Delta et devient quasi majoritaire en Ile de France.

COVID-19 – Le variant Omicron fait frémir l’Europe. Pour y faire face, les Pays-Bas confinent leur population jusqu’au 14 janvier. D’autres pays, comme le RoyaumeUni, la Belgique ou encore le Danemark, renforcent les restrictions. Du coté de l’Espagne, le masque est de nouveau obligatoire en extérieur, et un couvre-feu a été mis en place en Catalogne, de 1 heure à 6 heures, sauf le soir du réveillon de Noël.

De l’espoir tout de même avec deux études britanniques publiées ce mercredi 22 décembre. Elles confirment que le variant Omicron provoquerait moins d’hospitalisations que Delta. Mais les scientifiques soulèvent que “le risque d’infection reste extrêmement élevé” et ce variant pourrait provoquer davantage de cas grave. 

Pour bien comprendre où en est la France face au Covid-19, Le HuffPost vous propose de regarder les derniers chiffres, mais surtout leur évolution en cartes et en courbes. Un point important à bien avoir en tête avant de poursuivre votre lecture: les données sont toujours publiées dans la soirée. Ainsi, les chiffres à jour ce vendredi 24 décembre sont ceux publiés la veille, jeudi 23.

Il faut également savoir que ce ne sont pas les chiffres du jour, mais ceux à J-1 pour le nombre d’hospitalisations et le nombre de nouveaux cas confirmés. Pour l’incidence et le taux de positivité, ce sont les chiffres du dépistage à J-3 (à la date de réalisation du test) qui sont utilisés.

Les courbes nationales du Covid-19

Jeudi 23 décembre, la Direction générale de la Santé a recensé 91.608 cas positifs, soit environ 50% de plus qu’une semaine plus tôt. Si l’on regarde l’évolution moyenne (sur 7 jours), on voit que la cinquième vague repart de plus belle, alors que l’on pouvait espérer en début de semaine avoir atteint un plateau.

Les chiffres à J-1 sont pratiques pour suivre au plus près l’évolution de l’épidémie, mais sont susceptibles de varier d’une semaine à l’autre en fonction de la rapidité de remontée des résultats. Pour bien s’assurer des tendances, il est préférable de regarder les données publiées par Santé Publique France, qui montrent le nombre de cas à la date du dépistage, avec un retard de trois jours.

Les graphiques ci-dessous permettent de voir cet indicateur, ainsi que d’autres essentiels pour suivre l’évolution de l’épidémie. On voit que si les hospitalisations augmentent (quoi que cela pourrait atteindre un plafond), elles progressent moins vite que les cas, notamment grâce à la vaccination. Le taux de positivité, lui, stagne depuis quelques jours.

Signification des différents indicateurs

  • Taux d’incidence: c’est le nombre de cas détectés pour 100.000 habitants. Il est très utile, car il donne un état des lieux de l’épidémie en quasi-temps réel (quelques jours de décalage pour l’apparition des symptômes, voire avant leur apparition pour les cas contacts). Mais il est dépendant des capacités de dépistage.
  • Taux de positivité: c’est le nombre de tests positifs par rapport aux tests totaux effectués. Il permet de “contrôler” le taux d’incidence. S’il y a beaucoup de cas dans un territoire (taux d’incidence), mais que cela est uniquement dû à un dépistage très développé, le taux de positivité sera faible. À l’inverse, s’il augmente, cela veut dire qu’une part plus importante des gens testés sont positifs, mais surtout que les personnes contaminées qui ne sont pas testées, qui passent entre les mailles du filet, sont potentiellement plus nombreuses.
  • Taux d’occupation des lits de réanimation par des patients Covid-19: C’est un chiffre scruté, car il permet de savoir si les hôpitaux sont capables de gérer l’afflux de patients. Il est très utile, car il y a peu de risque de biais: il ne dépend pas du dépistage et les occupations de lits sont bien remontées aux autorités. Son désavantage: il y a un délai important entre la contamination et le passage en réanimation, d’environ deux à trois semaines. 
  • Entrées en réanimation et nouvelles hospitalisations: moyenne lissée sur 7 jours des personnes entrant à l’hôpital
  • Décès à l’hôpital: Comme les réanimations, c’est un indicateur plutôt fiable, mais avec un délai important.
  • R effectif: cet indicateur représente le “taux de reproduction du virus” réel, c’est-à-dire le nombre de personnes infectées par un cas contagieux. Il est calculé par des épidémiologistes et a lui aussi un délai important.

 Comme on peut le voir, la plupart les indicateurs sont à la hausse. Mais le plus important, c’est de comprendre à quel point cette évolution est rapide ou qu’elle décroit. Pour cela, il est intéressant de regarder l’évolution sur une semaine, en pourcentage, de ces chiffres:

Le taux d’incidence est toujours en hausse (les barres violettes grimpent vers le haut). Et une mauvaise nouvelle semble poindre. Alors que la croissance faiblissait depuis près de deux semaines, cette moyenne tend à repartir à la hausse. En clair, le pic de cette 5e vague que l’on espérait n’est pas là. 

Du côté des indicateurs hospitaliers (dont on estime qu’ils ont entre 10 et 15 jours de décalage sur les indicateurs sanitaires), le taux d’occupation en réanimation vient de franchir la barre des 60%, s’il reste inférieur aux vagues précédentes, le nombre de lits occupés progresse chaque jour. La barre des 3000 patients en soins critiques a été franchie. Même chose pour les hospitalisations même si la vitesse d’augmentation tend à se réduire.

Carte du taux d’incidence par départements

Si l’on regarde l’évolution de l’épidémie de manière plus locale, on voit que la tendance est toujours à la hausse, mais qu’une baisse se fait sentir dans certains départements métropolitains. Ils sont une grosse moitié (en bleu sur la carte) à voir l’indicateur s’orienter dans le bon sens. Avec des différences marquées entre les territoirescomme on peut le voir sur la carte ci-dessous qui montre l’évolution du taux d’incidence sur une semaine. On voit cependant que certains départements (en rouge sur la carte) voit l’incidence bondir depuis quelques jours sous l’influence du variant Omicron. Il est désormais quasi majoritaire en Ile de France. Le taux d’incidence du Covid-19 s’établit désormais à plus de 1000 cas pour 100 000 habitants à Paris. Soit un Parisien sur 100 testé positif ces derniers jours.

En France métropolitaine, tous les départements sont au-delà du seuil de 200 de taux d’incidence. Et le chiffre de 1000 est désormais atteint dans quelques départements du quart sud-est. Le maximum est atteint à Paris.

Le graphique ci-dessous permet d’analyser plus en détail la situation dans votre département.

La carte du taux d’occupation en réanimation

Du côté des indicateurs hospitaliers, le taux d’occupation en réanimation est maintenant supérieur à 50% dans toutes les régions sauf la Bretagne et la Normandie. La tension commence à se faire nettement sentir en Paca et en Corse où la barre des 90% des lits occupés en réa est franchie; des transferts de patients ont d’ailleurs déjà eu lieu.

Une vaccination très efficace, mais qui patine

Comment expliquer cette cinquième vague? Difficile à dire tant le coronavirus réussit à déjouer nos pronostics, mais il faut déjà rappeler qu’une hausse était prévisible, surtout avec la dominance du variant Delta, bien plus contagieux.

Une hausse maîtrisée de l’épidémie en plein hiver, avec des mesures limitées (tel le pass sanitaire, le port du masque, l’aération des lieux clos, etc.), n’est possible que grâce à la vaccination. Si le vaccin ne protège pas à 100%, il réduit le risque d’infection et baisse drastiquement le risque de développer une forme grave du Covid-19.

Aujourd’hui, plus de 76% de la population est doublement vaccinée, comme on peut le voir dans le graphique ci-dessous, avec des disparités entre les classes d’âge.

Mais on sait maintenant que l’efficacité du vaccin contre l’infection baisse avec le temps, notamment six mois après la vaccination. La protection contre les formes graves de Covid-19 reste élevée, mais semble tout de même diminuer, notamment chez les personnes âgées.

C’est pour cela que de nombreux pays, dont la France, ont lancé une campagne de rappel. Dans ses prévisions de fin novembre, l’Institut Pasteur estime qu’une dose de rappel, en réduisant encore plus le risque d’hospitalisation des personnes les plus à risque et en diminuant le risque d’être infecté, peut faire baisser le pic des hospitalisations en théorie. Ainsi, un rappel pour les plus de 65 ans diminue la hauteur du pic de 20%, alors qu’un rappel pour l’ensemble des adultes le fait chuter de 44%. 

La fulgurance du variant Omicron rend cette troisième dose encore plus indispensable mais à peine un tiers de la population l’a déjà reçue.

Le graphique suivant permet de mieux se rendre compte de la progression des injections de rappel:

Des vaccins toujours efficaces face au Covid-19

L’efficacité des vaccins et de la troisième dose se voit facilement si l’on analyse le nombre de personnes vaccinées ou non-vaccinées positives, hospitalisées ou en réanimation.

Il faut par contre faire attention: plus de 91% des adultes sont vaccinés. Il est donc logique qu’il y ait beaucoup de personnes vaccinées dans les hôpitaux. Mais si l’on compare à effectif égal (combien d’hospitalisés pour un million de vaccinés, versus combien d’hospitalisés pour un million de non-vaccinés), on voit bien que le vaccin est très efficace.

La preuve avec les graphiques ci-dessous. On y voit également que le rappel augmente encore plus l’efficacité du vaccin

À voir également sur Le HuffPost: Covid-19: Pourquoi certains variants s’imposent et d’autres non? (expliqué par les jeux vidéo)

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