Les 4 groupes de la Nupes signeront et voteront la motion de censure contre le gouvernement – BFMTV

Si Élisabeth Borne ne sollicitera pas la confiance de l’Assemblée, les élus de la Nupes vont néanmoins s’unir pour déposer et voter une motion de censure contre le gouvernement. Son adoption reste cependant très improbable.

Premier test grandeur nature pour la Nupes. Les quatre groupes qui composent cette union de la gauche – les insoumis, les écologistes, les socialistes et les communistes – signeront, déposeront et voteront ensemble la motion de censure ce mercredi contre le gouvernement à l‘issue du discours de politique générale d’Élisabeth Borne, a appris BFMTV.com.

Cet accord était loin d’être gagné alors que les socialistes ont peiné à se mettre d’accord sur cette initiative et que Fabien Roussel, le patron du Parti communiste, avait dit “ne pas la comprendre” le 21 juin dernier sur RTL.

Alors que la Première ministre ne sollicitera pas de vote de confiance à l’issue de son discours, la manœuvre ouvre la possibilité d’éventuellement renverser le gouvernement dans l’hypothèse où 289 députés voteraient en sa faveur.

Envoyer un message

Ce scénario reste cependant hautement improbable. La Nupes compte 133 sièges et devrait donc pour obtenir ce résultat parvenir à convaincre les 89 députés RN tout comme les 64 élus LR. La droite et le groupe de Marine Le Pen ont déjà fermé la porte à cette option.

Le dépôt d’une motion de censure, même rejetée, a cependant l’avantage d’envoyer plusieurs messages politiques. Il permet d’abord à la Nupes de pouvoir se présenter comme le premier opposant au gouvernement, après des vives passes d’armes entre la France insoumise (72 élus) et le RN qui a 27 élus de plus.

Elle permet également d’insister sur le refus de la cheffe du gouvernement de ne pas solliciter de vote de confiance à l’issue de son discours politique générale. Si rien ne l’y oblige d’un point de vue constitutionnel, la tradition veut plutôt que le locataire de Matignon s’y soumette.

“Faire venir de force” la Première ministre

Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale a d’ailleurs fait passer le message sur son compte Twitter, accusant Élisabeth Borne de “maltraiter la démocratie” et expliquant vouloir la faire “venir de force” devant le Parlement.

Tous les gouvernements ont depuis 1993 sollicité la confiance de l’Assemblée nationale dans les jours suivant leur nomination. Seuls Michel Rocard, Édith Cresson et Pierre Bérégovoy, entre 1988 et 1993, n’avaient pas sollicité de vote de confiance en raison d’une majorité fragile.

Élisabeth Borne se retrouve dans une configuration assez proche, avec 245 députés acquis à sa cause, très loin donc des 289 qui lui auraient permis de s’assurer d’un vote positif. Pas question donc de prendre le risque de recueillir plus de ‘non’ que de ‘oui’ et de devoir présenter la démission de son gouvernement, comme l’y obligerait alors la Constitution.

Clarisse Martin Journaliste BFMTV

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