Législatives : Yannick Jadot jette un froid sur les négociations avec Jean-Luc Mélenchon – Les Échos

Publié le 26 avr. 2022 à 17:25Mis à jour le 26 avr. 2022 à 17:43

Comme on pouvait s’y attendre, les négociations entre les formations de gauche en vue des législatives prennent une mauvaise tournure. Ce mardi l’ancien candidat écologiste à la présidentielle, Yannick Jadot, a remis en cause la position dominante de Jean-Luc Mélenchon dans les pourparlers , mettant en péril la conclusion d’un accord.

S’il assure « soutenir cette perspective de coalition » nécessaire pour que la gauche puisse peser demain à l’Assemblée, l’eurodéputé écologiste, a appelé sur France Inter à « respecter tous les partenaires » de cette union. Il estime que se ranger derrière Jean-Luc Mélenchon et le projet de La France insoumise (LFI), comme l’exige ce dernier, ne « marcherait pas ».

Un « détournement des institutions »

Yannick Jadot a même dénoncé un « détournement des institutions » de Jean-Luc Mélenchon alors que le troisième homme de l’élection présidentielle, fort de ses presque 22 % de voix récoltés , qualifie ces élections législatives de « troisième tour » et demande aux Français de l’« élire Premier ministre » en faisant gagner une coalition de gauche les 12 et 19 juin. « On ne peut pas se battre pour la VIe République et considérer que les législatives sont un troisième tour de la présidentielle », a taclé l’écologiste.

Une position qui ne fait pas l’unanimité au sein même de la famille écologiste. Certains cadres du mouvement avaient déjà peu apprécié que Yannick Jadot focalise ses attaques contre Jean-Luc Mélenchon dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle, au risque de compromettre cette coalition de gauche qui pourrait permettre aux écologistes d’avoir le groupe parlementaire dont ils rêvent tant à l’Assemblée.

« Celles et ceux qui, au sein d’EELV, feront capoter l’accord sur les législatives avec La France insoumise au nom de soi-disant valeurs divergentes, porteront une lourde responsabilité », s’est ainsi agacé ce mardi le porte-parole du parti, Alain Coulombel. De son côté, l’ancienne finaliste de la primaire écologiste, Sandrine Rousseau, a assuré qu’il fallait « reconnaître le leadership » de Jean-Luc Mélenchon…

Négociations avec les socialistes

Les propos de Yannick Jadot ne devraient pas arranger les négociations entre écologistes et Insoumis. Après des débuts prometteurs, celles-ci connaissent un coup d’arrêt. Si Les Verts approuvent de nombreux pans du projet de Jean-Luc Mélenchon, sa dureté envers l’Union européenne, notamment l’encouragement à la « désobéissance civile » contre les directives de Bruxelles, rebute des écologistes historiquement europhiles. « Je ne suis pas pour un système d’Europe à la carte », a d’ailleurs balayé Yannick Jadot.

Outre les bisbilles programmatiques, le secrétaire général d’EELV, Julien Bayou, reproche aux Insoumis de ne leur céder que 14 % de circonscriptions considérées comme gagnables par la gauche, là où les écologistes en réclament 20 %.

Chez les Insoumis, on reconnaît que l’optimisme des premiers jours s’est estompé. « Ça devient un peu compliqué », a admis Manuel Bompard, négociateur en chef de LFI pour les législatives. Et la tâche de l’ancien directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon risque de se complexifier ce mercredi avec l’ouverture des discussions avec les socialistes. Si le PS a adopté la semaine dernière une résolution en faveur des négociations , certains cadres du parti ont déjà prévenu qu’il sera hors de question de donner un blanc-seing aux Insoumis, les désaccords programmatiques apparaissant substantiels.

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