Législatives. L’union à gauche voulue par Jean-Luc Mélenchon n’est pas encore gagnée, voici pourquoi – Ouest-France

Les résultats du second tour de l’élection présidentielle tout juste prononcés, Jean-Luc Mélenchon s’est aussitôt exprimé pour lancer la bataille des législatives, dans l’espoir d’imposer une cohabitation à la majorité présidentielle, via une nouvelle union populaire​. Il répète, depuis les résultats du premier tour de l’élection présidentielle, qu’il pourrait se faire « élire Premier ministre » ​par les Français, à l’occasion des prochaines législatives, abordées comme un 3e tour​.

Des conditions

Mais encore faut-il que les forces de gauche arrivent unies. Quelles alliances seront-elles en capacité de nouer dès le premier tour de ce nouveau scrutin des 12 et 19 juin prochain ? Avec près de 22 % de voix obtenues au premier tour de l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon campe une position hégémonique, feignant d’oublier qu’une part significative des voix qui lui ont été données relevaient du vote utile.

La France insoumise (LFI) pose ses conditions : il faut adhérer aux points majeurs de son programme (retraite à 60 ans, VIe République, blocage des prix etc.) et accepter une répartition des investitures au prorata des scores de l’élection présidentielle. C’est la certitude de sortir gagnant, alors que le groupe actuel LFI à l’Assemblée nationale ne compte que 17 députés. Ça crée des remous. En revanche, comme l’a indiqué l’ancien patron d’Europe-Ecologie Les Verts, David Cormand, les Insoumis ne demandent plus d’excuses pour les critiques formulées à gauche au cours de la campagne à l’encontre de Mélenchon … La semaine dernière, ce dernier a dit vouloir tourner la page ​des disputes à gauche.

Pas de « caporalisation »

Des discussions tactiques ​vont bon train et doivent se poursuivre jusqu’à vendredi. Avec le Nouveau parti anticapitaliste, les communistes. les écologistes, et même les socialistes. Après le refus définitif ​exprimé par Mathilde Panot, cheffe des députés insoumis à l’Assemblée, de nouer un accord avec les socialistes, LFI se dit désormais prête à discuter. La balle est dans leur camp​, a dit ce lundi sur Franceinfo l’ancien directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard.

Mais l’idée d’une alliance avec LFI soulève des questions au sein même des partis. Sur la stratégie globale. Mais aussi sur le programme. Olivier Faure est pour un rapprochement pour les législatives, sans verser dans la caporalisation​, comme il l’a dit à Libération. Une majorité du conseil national du PS a voté en faveur d’un accord avec LFI. Mais, comme l’ancienne candidate Anne Hidalgo, ou l’ancien premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, y est hostile. « Je n’adhère pas au projet de société de Jean-Luc Mélenchon » , a-t-elle dit récemment à Ouest-France. Avec 28 députés à l’Assemblée nationale, les socialistes restent bien implantés localement, et comptent sur cette force pour ne pas disparaître totalement après leur score minuscule (1,75 % des voix) au premier tour de l’élection présidentielle.

Les dotations publiques, un autre enjeu

Chez les écologistes, eux aussi fragilisés après leur petit score (4,6 %) à la présidentielle, l’idée d’une alliance divise également. Le secrétaire national d’Europe-Ecologie Les Verts, Julien Bayou, n’est pas opposé à un label commun avec l’Union populaire. Sandrine Rousseau l’appelle de ses vœux. Mais pas Delphine Batho, l’ancienne porte-parole de campagne de Yannick Jadot. Ce dernier ne s’est, pour l’heure, pas exprimé sur le sujet.

Au-delà du programme, il faut aussi s’entendre sur les investitures, avec un enjeu de taille, qui est financier : les résultats de chaque parti aux législatives conditionnent les dotations de l’État dont il bénéficiera pour les cinq années à venir.

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