Législatives 2022 : le sérieux budgétaire agite la fin de campagne – Le Monde

Discours de Bruno Le Maire lors de la passation des pouvoirs entre Olivier Dussopt et Gabriel Attal, à Bercy, le 21 mai 2022.

Qui l’eût cru ? A quelques jours du premier tour des élections législatives des 12 et 19 juin, voilà que le sérieux budgétaire redevient un enjeu politique. Les finances publiques, éclipsées par les préoccupations des Français autour du pouvoir d’achat et de l’inflation ces derniers mois, se sont invitées au cœur de l’affrontement entre la majorité et la principale force d’opposition, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), que les sondages donnent au coude-à-coude pour le premier tour.

Depuis quelques jours, les deux camps s’accusent mutuellement d’irresponsabilité budgétaire, la majorité présidentielle brandissant la menace d’un péril rouge qui condamnerait le pays à la faillite, tandis que Jean-Luc Mélenchon renvoie l’exécutif à sa gestion des deniers publics au cours des cinq dernières années.

« Ces gens viennent donner des leçons de rigueur sur la manière d’organiser les finances », s’est agacé Jean-Luc Mélenchon, mercredi 8 juin sur France Inter, à propos d’Emmanuel Macron, en critiquant son bilan : « la dette est à son sommet » et « le déficit du commerce extérieur est le plus vaste de l’histoire », a-t-il jugé. « Quand je vois que le programme de M. Mélenchon, lui-même le dit, coûterait 250 milliards d’euros, comment faisons-nous pour le financer à part par des impôts et de la dette ? Ça ne fonctionne pas », a rétorqué le ministre du travail – et ancien ministre des comptes publics –, Olivier Dussopt, sur LCI, jeudi, anticipant la « ruine des finances publiques ».

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Comme elle l’avait fait avec l’extrême droite lors de l’élection présidentielle, la majorité s’applique à diaboliser son nouvel adversaire. Le parallèle est même assumé : « Ce que proposent l’extrême droite comme l’extrême gauche, c’est de revenir sur tout ce qui a permis à la France d’être plus forte et de tenir face aux crises passées », a souligné Emmanuel Macron en déplacement, jeudi. « Avec Mélenchon, c’est la guillotine fiscale », a affirmé le ministre délégué des comptes publics, Gabriel Attal, mercredi, dans un entretien au Monde.

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« Désastre prévisible »

Le programme d’Emmanuel Macron « n’est pas réaliste du point de vue budgétaire car il y a beaucoup de dépenses nouvelles, de baisses d’impôts et peu de réformes à part les retraites, analyse François Ecalle, ancien membre de la Cour des comptes et président du site d’information Fipeco. Mais les montants en jeu sont plus raisonnables que ceux de la Nupes, qui prévoit encore plus de dépenses, plus de taxes, plus de tout un tas de choses ».

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