Législatives 2022 : le camp macroniste se divise sur le front républicain face au RN – Le Monde

Elisabeth Borne s’exprime sur le résultat du premier tour des législatives, au siège d’Ensemble !, à Paris, le 12 juin 2022.

Ce n’est pas encore une fronde. Peut-être une mise au point. Au lendemain du premier tour des élections législatives, lundi 13 juin, une partie des troupes d’Emmanuel Macron a fait valoir une « opinion personnelle », un « ADN politique » ou un « engagement clair » pour s’insurger contre l’extrême droite et faire barrage aux candidats du Rassemblement national (RN), sans jamais les confondre avec les représentants de la gauche radicale. « Quelle que soit la configuration, aucune voix ne doit aller au Rassemblement national. Le combat contre l’extrême droite n’est pas un principe à géométrie variable », a notamment écrit le nouveau ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, dans un tweet remarqué lundi matin, accompagné du mot-clé : « Front Républicain ».

Le propos, tranché, émis par un ministre issu de la société civile et étiqueté à gauche, jusqu’ici silencieux dans la bataille des législatives, a pu rappeler à Emmanuel Macron, apôtre du « dépassement » des clivages partisans, la colonne vertébrale idéologique revendiquée par une partie de la Macronie historique, venue de la gauche. Le message permet aussi de dénoncer implicitement le flou entretenu depuis dimanche soir par l’exécutif vis-à-vis de l’attitude à tenir en cas de duel au second tour, le 19 juin, entre le RN et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), emmenée par Jean-Luc Mélenchon.

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Après l’annonce du score du parti présidentiel, bien plus serré qu’imaginé face à l’union de la gauche, la première ministre, Elisabeth Borne, a appelé sur un ton chirurgical, dimanche soir, à s’ériger contre « les extrêmes », désignant tel un ennemi commun les représentants de l’extrême droite et ceux de la Nupes. Dénonçant « une confusion inédite entre les extrêmes », elle a ajouté « nous ne céderons rien. Ni d’un côté, ni de l’autre ». Dans la soirée, s’abstenant de donner une consigne de vote en cas de finales opposant le RN à la Nupes, le patron de La République en marche (LRM), Stanislas Guerini, a avancé des décisions qui seraient prises au « cas par cas ». Une posture déclinée à l’envi sur le terrain au gré des circonstances ressenties par les candidats « marcheurs ».

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« J’appelle les républicains de gauche et de droite à faire barrage dimanche à l’extrême gauche, et à ceux qui s’y sont soumis pour des circonscriptions. Son vrai projet, c’est le désordre et l’anarchie, la remise en cause permanente de nos institutions et des médias », a notamment lancé lundi sur CNews la ministre de la transition écologique, Amélie de Montchalin, en posture délicate dans sa circonscription de l’Essonne face au socialiste Jérôme Guedj. Dans les Hauts-de-France, sur la circonscription de Marine Le Pen, Alexandrine Pintus, « marcheuse » éliminée au premier tour, a appelé à voter blanc le 19 juin, refusant de choisir entre la représentante du RN et la candidate de la Nupes, Marine Tondelier, membre d’Europe Ecologie-Les Verts.

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