Législatives 2022 : l’accord conclu avec LFI divise le Parti socialiste – Le Monde

Pierre Jouvet, le négociateur du Parti socialiste, annonce à la presse un accord avec les autres partis de gauche en vue des élections législatives, à Paris, le 4 mai 2022.

La pression est enfin retombée au siège de La France insoumise (LFI), mercredi 4 mai, après des nuits de discussions : à la suite des écologistes puis des communistes, un accord est signé avec le Parti socialiste (PS). Mais les difficultés ne font que commencer. Alors que le feu couvait depuis plusieurs semaines, la maison socialiste s’embrase. Pour nombre d’éléphants et d’élus du PS, pas question de se ranger sous la bannière de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) – qui rassemble La France insoumise (LFI), le Parti communiste français (PCF) et Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Et ce malgré le score historiquement bas enregistré par leur candidate, Anne Hidalgo, à l’élection présidentielle (1,75 %).

Parmi les plus virulents pourfendeurs d’un accord avec les « insoumis » figurent l’ancien ministre Stéphane Le Foll, l’ex-chef du gouvernement Bernard Cazeneuve, l’ancien premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, la présidente de la région Occitanie Carole Delga, mais aussi l’ancien président de la République François Hollande.

Lire le récit : Article réservé à nos abonnés Législatives 2022 : les coulisses de l’accord de principe entre LFI et le PS, après des négociations longues et difficiles

Tous estiment que leur ligne politique est incompatible avec celle, jugée radicale, de Jean-Luc Mélenchon sur l’Union européenne, la laïcité, les institutions ou encore la question des retraites. Hors de question pour eux de soutenir l’union portée par le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, et de « vendre » ce qu’il reste de leur parti et de son histoire en échange de quelques circonscriptions distribuées à la pièce par le chef de file de LFI et ses soutiens.

Jeudi 5 mai au soir, les quelque 300 membres du conseil national du PS sont appelés à trancher sur cette alliance par un vote. Un moment presque historique qui suscite un vif intérêt, y compris du côté des « insoumis », qui comptent bien voir l’accord se réaliser. Olivier Faure n’est pas assuré d’obtenir gain de cause ; chaque camp s’organise et affûte ses armes dans l’espoir de rassembler une majorité afin de faire aboutir ou capoter l’accord.

Un « rafistolage » au coût « exorbitant »

Pour faire prospérer la fronde, les opposants à ce mariage de circonstance comptent, eux, non seulement souligner leurs divergences de vues avec les « insoumis », mais aussi mettre l’accent sur le faible nombre de circonscriptions obtenues par le PS lors des négociations. Au nombre de 70, dont une trentaine jugées gagnables, elles sont en effet bien loin des plus de 300 investies par le PS en 2017.

Pour une partie des élus, candidats préinvestis et fédérations, l’offre, qui ne prend pas en compte leur ancrage territorial, sonne comme une humiliation. L’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault a ainsi dénoncé un « rafistolage » au coût « exorbitant ».

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