Législatives 2022 en direct : Jean-Luc Mélenchon appelle la Nupes à constituer un seul groupe parlementaire – Le Monde
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Rien n’oblige les ministres fraîchement nommés à se présenter à la députation et aucune consigne n’a été donnée par le président de la République en ce sens, même si certains de ses ministres, pour la première fois candidats à une élection, ont parfois été incités à le faire. L’enjeu, pour eux, est d’acquérir ou d’asseoir une légitimité politique, et il est encore plus grand pour ceux qui n’ont jamais exercé de mandat.
Pour ce qui est du ministre de l’économie, Bruno Le Maire, il avait annoncé, le 5 mai, qu’il ne se représenterait pas aux législatives des 12 et 19 juin. Mais, pour lui qui a été à la tête de Bercy pendant cinq ans et qui poursuit à ce poste, l’enjeu en légitimité électorale n’est pas le même puisqu’il a été député de la 1re circonscription de l’Eure pendant quinze ans. Il a d’ailleurs justifié son choix de ne pas continuer, par souci de ne pas devenir un « cumulard » et de ne pas faire plus de trois mandats consécutifs.
A l’inverse, il n’existe pas de règle inscrite dans la loi concernant la démission des ministres candidats à la députation qui échouent dans leur entreprise électorale. Mais c’est une pratique et consigne politique donnée par l’exécutif. En 2017, Emmanuel Macron avait déjà fixé cette règle : or, à l’époque, aucun ministre candidat n’avait échoué, alors qu’à l’issue des législatives 2022 trois membres du gouvernement doivent quitter leurs fonctions en raison de leur défaite.
C’est sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy que la règle avait été fixée pour la première fois. En 2007, Alain Juppé avait ainsi perdu son siège ministériel à l’écologie et au développement durable, après sa défaite aux législatives.
Il y a donc, dans tous les cas, un différentiel entre ministres, entre ceux qui « prennent leurs risques » en se présentant et les autres qui y ont renoncé (comme le garde des sceaux, Eric Dupont-Moretti). Ce risque est d’autant plus grand lorsqu’ils sont candidats dans des circonscriptions difficiles ou qui ne sont pas acquises à la majorité présidentielle.