Législatives 2022 : à gauche, les négociations dans une mauvaise passe – Le Monde

Des représentants du Parti socialiste, (de gauche à droite) Laurent Baumel, Christophe Clergeau, Corinne Narassiguin, Boris Vallaud, Sébastien Vincini et Pierre Jouvet arrivent au siège de La France insoumise pour discuter d’un éventuel accord, à Paris le 27 avril 2022.

Mardi 26 avril encore, Sandra Regol, la numéro deux du parti écologiste, gardait espoir. Après une « pause » dans les négociations avec La France insoumise (LFI), le temps de faire valider leur cadre par le « parlement » du parti, elle assurait, assise dans un café près du siège d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) : « Je suis redevenue optimiste, alors que je ne l’étais plus du tout hier. » Quelques minutes plus tard, un SMS l’alertait sur la diffusion d’affiches et de tracts à l’effigie de « Jean-Luc Mélenchon, premier ministre ». Sandra Regol était soudain moins contente : « Comment prendre un tel message ? » Et de retourner au QG, la mine maussade, pour discuter de la nouvelle ligne à tenir.

Il aura suffi de quelques jours pour que les discussions bilatérales entre LFI et les écologistes, lancées avec une extrême bonne volonté, rencontrent des difficultés tout aussi extrêmes. Les choses avaient pourtant bien commencé, les discussions étaient balisées : un groupe de travail stratégie, un autre programme, un dernier, forcément épineux, sur les circonscriptions. En une semaine à peine, les trois accumulent les blocages.

Côté stratégie, l’idée d’un label commun identifiable par les électeurs faisait consensus entre écologistes et « insoumis ». Yannick Jadot est venu, mardi matin sur France Inter, jouer les trouble-fêtes : hors de question de s’allier « derrière » Jean-Luc Mélenchon, a-t-il prévenu. « Si, à un moment donné, cette coalition ne respecte pas la diversité et l’identité de ses partenaires, ce sera sans moi », a déclaré le candidat à l’élection présidentielle pour sa première déclaration publique depuis sa défaite.

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Une critique assortie de phrases mesurées envers Emmanuel Macron. En creux, le candidat écologiste traduit la peur d’une dilution d’EELV dans ce nouveau « pôle populaire » et la difficulté de se réaligner en quelques jours sur une force radicale après une campagne menée plus au centre. Ce label commun aurait pu s’appeler l’« union populaire écologiste » (proposition d’EELV) ou « l’union populaire, gauche et écologistes rassemblés » (proposition du Parti communiste, PCF) mais LFI n’a encore accepté aucune de ces appellations.

« Réflexes hégémoniques »

Quant au programme, alors que LFI se félicitait au départ de la facilité des discussions, elle déplore désormais dans un communiqué des retours en arrière : « EELV ne s’engage plus clairement pour la retraite à 60 ans pour toutes et tous, le blocage des prix du carburant et l’application du principe de désobéissance en Europe. » Le texte du conseil fédéral écologiste de lundi cite, il est vrai, l’« attachement à une Europe fédérale » et la dernière proposition d’EELV ne contient pas certains marqueurs souhaités par LFI. Mais les écologistes démentent avoir varié.

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