Ledger, la licorne française qui veut sécuriser la valeur

Ledger, la licorne française qui veut sécuriser la valeur

Ledger joue les prolongations. En 2021, en plein boom des cryptomonnaies, la startup française productrice de wallets physiques levait 380 millions de dollars, soit 312 millions d’euros. Elle se propulsait alors au rang de licorne française, la première dans le secteur crypto.

Ledger a depuis été rejoint par Sorare, mais le spécialiste de la sécurité des actifs numériques n’en a pas encore terminé. Celui-ci a annoncé une extension de sa série C, complétant sa levée initiale de 100 millions d’euros supplémentaires.

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De l’Internet des contenus à l’Internet de la valeur

Pour ce nouveau tour de table, Ledger s’appuie sur de nouveaux entrants, comme sur des investisseurs historiques. La transaction à 100 millions d’euros fait ainsi intervenir True Global Ventures, Digital Finance Group et VaynerFund.

Parmi les investisseurs existants, 10T, Morgan Creek, Korelya Capital, Molten Ventures et Cathay Innovation ont remis au pot. Ledger et Cathay se connaissent bien. Les deux partenaires ont même créé ensemble leur propre fonds d’investissement Web3, Ledger Cathay Capital, financé à hauteur de 100M€.

Mais pourquoi étendre sa série C, sans rogner sur sa capitalisation cependant, après deux ans ? Et surtout, comment convaincre les investisseurs alors que le secteur des crypto-actifs traverse de fortes turbulences ?

Les ambitions affichées par le PDG de Ledger n’y sont pas étrangères. Pour Pascal Gauthier, la mission de la startup, c’est la sécurisation de la valeur, une référence à un des fondamentaux du Web3 ou Internet de la valeur.

NFT et cryptomonnaies sont des exemples de cette valeur permise par la blockchain, la couche d’infrastructure du Web3. Cependant, ses partisans anticipent la tokenisation d’un grand nombre d’autres actifs, comme les obligations ou les actions dans la finance.

Identité, actions, données… des actifs tokenisés à sécuriser

Dans son dernier rapport, la banque Citi estime que la tokenisation des securities pourrait atteindre 4000 milliards de dollars d’ici 2030. Les monnaies numériques des banques centrales représenteraient à cette même échéance 5000 milliards.

Ces actifs, c’est-à-dire la valeur de ces biens numériques, devront être sécurisés. Garantir la sécurité de cette valeur, c’est justement le cœur de métier de Ledger. Les portefeuilles physiques du fabricant permettent à leur détenteur de conserver ses actifs et aussi le contrôle.

C’est l’ownership, une autre des valeurs fondamentales du Web3. Avec sa nouvelle levée de fonds, Ledger entend donc accélérer et se préparer à la massification de l’adoption de la blockchain – dans 6 à 8 ans selon Citi.

“Ces fonds accéléreront notre mission d’apporter une nouvelle génération d’appareils grand public sécurisés à des centaines de millions de personnes qui explorent les actifs numériques critiques et la technologie basée sur la blockchain”, déclare Pascal Gauthier.

Outre ses terminaux hardware, dont sa dernière génération Ledger Stax, la licorne développe aussi de plus en plus son offre de services et logicielle (Ledger Live et Extension), y compris sur le segment B2B.

Les wallets Ledger iPhone du Web3

Sa solution entreprise en mode SaaS fournit des fonctions de gestion de trésorerie, de la DeFi, des NFT et de création de jetons. La concurrence est cependant forte sur ces activités émergentes, notamment entre pure-players du We3 et historiques de la finance et des technologies.

La tokenisation de la valeur et la désintermédiation qu’elle génère redistribuent les rôles et les positions dans la chaîne alimentaire. Pour Ledger, c’est une opportunité. “Nos dispositifs Ledger vous permettront de gérer une gamme toujours plus large d’actifs tokenisés”, se projette le CEO.

Parmi ces actifs, des titres financiers, mais aussi “votre identité, vos données, vos actions et bien plus encore.” Pascal Gauthier verrait bien ses wallets comme les nouveaux iPhone du Web3. Une position idéale dans cet Internet de la valeur.

“D’ici cinq à dix ans, je suis convaincu que l’essor de l’Internet de la valeur va remodeler la manière dont des milliards de personnes possèdent et gèrent leurs actifs”, se projette Pascal Gauthier. Or, estime-t-il, PC et smartphones n’offrent pas la sécurité nécessaire.

“Ces appareils ont été conçus pour produire et partager des contenus dans un Internet de l’information centralisé”, argue-t-il. En conséquence, à l’ère de la décentralisation, les internautes ont “besoin d’une nouvelle génération de matériel pour explorer ce nouveau chapitre.”

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