Le vaccin autorisé pour les ados ? Ce que l’on sait des effets secondaires sur les 12-15 ans – LCI

VACCINATION – Pour pouvoir entamer la vaccination des 12-15 ans avec le vaccin Pfizer, l’Europe attend la décision de l’Agence européenne du médicament, qui doit se prononcer vendredi. Quel recul a-t-on désormais sur les effets secondaires de ce vaccin chez les plus jeunes ? LCI vous répond.

Tout un continent attend sa décision. L’Agence européenne du médicament (EMA) doit se prononcer vendredi sur l’autorisation du vaccin de Pfizer-BioNTech pour les 12-15 ans. S’il est approuvé, le sérum sera le premier vaccin à obtenir le feu vert de l’EMA pour être administré aux jeunes dans les 27 pays de l’Union européenne. 

Pour le moment, son autorisation y est limitée aux personnes de plus de 16 ans. Mardi, l’Académie nationale de médecine s’est déjà prononcée en faveur de la vaccination des adolescents et des enfants “dès que les protocoles vaccinaux seront homologués dans ces tranches d’âge”, “nécessaire pour l’acquisition d’une immunité collective”.

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Alors que l’Europe hésite encore, certains pays ont déjà franchi le cap et vaccinent à partir de 12 ans. Si Pfizer, le seul à pour l’instant avoir été autorisé pour les plus jeunes, assure que son vaccin est efficace à 100% chez les 12-15 ans, doit-on s’inquiéter de potentiels effets secondaires ?

Maux de tête, frissons et fièvre plus fréquents chez les 12-15 ans

Afin d’obtenir une autorisation de mise sur le marché pour les 12-15 ans, l’américain Pfizer et son partenaire allemand BioNTech ont réalisé une étude clinique de phase 3 sur cette tranche d’âge. 2260 adolescents américains de 12 à 15 ans ont reçu deux doses du vaccin ou un placebo à 21 jours d’intervalle. Les résultats ont été rendus publics le 12 mai dernier. 

“Conformément aux résultats cliniques chez les personnes de 16 à 25 ans, le vaccin contre la Covid-19 de Pfizer-BioNTech était bien toléré chez les adolescents de 12 à 15 ans”, résume, au Canada, le Comité consultatif national de l’immunisation, une instance formulant des recommandations sur l’utilisation des vaccins.  

Les réactions locales, telles que les douleurs, gonflements et rougeurs, étaient surtout légères ou modérées et se sont produites pour la majeure partie d’entre elles après l’injection de la première dose. De la fatigue, des maux de tête, des frissons, des douleurs musculaires, de la fièvre et des douleurs articulaires (fréquence par ordre décroissant), étaient en revanche plus fréquents après la deuxième dose. 

Comparativement aux personnes de 16 à 25 ans, les adolescents de 12 à 15 ans ont démontré une fréquence accrue de maux de tête, de frissons et de fièvre. Jusqu’à 66,2% des 12-15 ans a éprouvé de la fatigue, 64,5% des maux de tête, 41,5% des frissons et jusqu’à 19,6% de la fièvre. Aucun évènement indésirable grave lié au vaccin ni aucun décès n’a été signalé dans l’étude.

De rares cas de myocardites

Premier pays au monde à avoir entamé la vaccination des enfants à partir de 12 ans, les États-Unis sont également les premiers à rapporter des effets secondaires non décrits dans l’étude clinique de Pfizer. Alors que 2,3 millions d’adolescents ont déjà reçu une dose, soit 16% de cette tranche d’âge, les autorités américaines ont rapporté de très rares cas de problèmes cardiaques chez des adolescents et de jeunes adultes vaccinés. 

Des signalements de myocardites, une inflammation du muscle cardiaque, ont été relevés chez des personnes ayant reçu un vaccin à ARN messager comme ceux développés par Pfizer-BioNTech ou Moderna, ont noté les CDC. La plupart d’entre eux “semblent être bénins”, ont-ils expliqué, en disant suivre la situation.

“Relativement peu” de cas ont été déclarés, selon les CDC, qui n’ont précisé ni l’âge des personnes affectées, ni leur nombre exact. Mais selon elles, le nombre de myocardites rapportées n’excède pour l’instant pas le taux normal chez les personnes de cette classe d’âge, selon les autorités sanitaires. Ces myocardites ont été décelées principalement chez “des adolescents et des jeunes adultes”, dans “les quatre jours suivant” l’injection. Ces myocardites, qui surviennent plus souvent “après la deuxième dose”, touchent plutôt les hommes que les femmes. Pour le moment le lien avec les injections n’a pas été démontré.

Au Canada, où la vaccination des 12-15 ans est ouverte depuis mardi aux 1,6 million d’adolescents de 12 à 17 ans, aucun effet secondaire notable n’a été rapporté.

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Une seule dose au lieu de deux ?

Si, pour le Dr Céline Gounder, spécialiste des maladies infectieuses au Bellevue Hospital Center de New York interviewée par le New York Times, il s’agit “peut-être simplement une coïncidence”, Israël compte prendre ses précautions. Alors que la vaccination des 12-15 ans doit débuter la semaine prochaine, le gouvernement réfléchirait, selon le journal Times of Israël, à ne leur injecter qu’une seule dose. 

Lors d’un forum présidé par le ministère de la Santé israélien, réunissant de hauts responsables de la santé et des médecins, l’idée de repousser la vaccination de cette tranche d’âge le temps d’avoir plus de données sur ces myocardites aurait également été émise.

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Fin avril, un rapport du ministère de la Santé israélien sur les effets secondaires du vaccin Pfizer-BioNtech avait déjà soulevé des inquiétudes quant à un lien possible entre l’injection de la deuxième dose et plusieurs dizaines de cas de myocardite. Selon ce document, 60 patients atteints de myocardite avaient été admis à l’hôpital, avant d’en ressortir en bonne santé. Deux des patients, qui étaient apparemment en bonne santé jusqu’au moment de la vaccination, dont une femme de 22 ans et un homme de 35 ans, sont en revanche décédés.

En France cinq cas de myocardites avaient été détectés fin avril chez des personnes ayant reçu le vaccin anti-Covid de Pfizer-BioNTech. Mais là encore, le lien avec les injections n’avait pas été démontré.

Le Moderna “généralement bien toléré” par les 12-17 ans

Mardi, Moderna a confirmé vouloir déposer une demande d’autorisation pour les 12-17 ans “début juin” auprès des différents régulateurs dans le monde, après avoir annoncé que son vaccin contre le Covid-19 était “hautement efficace” chez cette tranche d’âge. Le laboratoire américain se fonde sur les résultats complets d’essais cliniques sur plus de 3700 participants âgés de 12 à 17 ans aux États-Unis. Deux tiers ont reçu le vaccin, et un tiers un placebo. “Après deux doses, aucun cas de Covid-19 n’a été observé dans le groupe vacciné (…) contre 4 cas dans le groupe placebo, traduisant une efficacité du vaccin de 100% 14 jours après la seconde dose”, a-t-il déclaré dans son communiqué.

Le vaccin était “généralement bien toléré” et “aucune inquiétude concernant sa sécurité n’a été identifiée jusqu’ici”, a souligné Moderna. Les effets secondaires observés étaient similaires à ceux constatés chez les adultes (douleur à l’endroit de l’injection, fatigue, maux de tête, douleurs musculaires, frissons…).

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