Le suicide d’un éboueur licencié après avoir bu deux bières émeut – Le HuffPost

Frédéric Soltan via Getty Images
Un éboueur licencié près de Caen pour avoir bu deux bières se suicide, sa famille porte plainte (image d’illustration).
CAEN – Il faisait partie des héros du confinement, mais a été licencié pour deux bières. Un éboueur de 46 ans, salarié de COVED, une entreprise de collecte de déchets de Fresne-Camilly près de Caen, s’est suicidé dans le garage de ses parents ce vendredi 5 juin, quelques heures après avoir reçu sa lettre de licenciement.

Il lui a été reproché d’avoir consommé deux bières pendant son temps de travail avec un collègue. Un riverain les leur avait offertes pour les remercier d’avoir travaillé pendant le confinement en risquant leur santé, indique RTL ce mercredi 10 juin.

“Ils sont où les héros du quotidien?”

Selon France Bleu, un test d’alcoolémie aurait été réalisé sur les deux agents en service et la victime présentait un taux d’alcoolémie de 0,19 g par litre de sang. La direction de l’entreprise a eu connaissance des faits et a confronté les salariés qui n’ont pas nié. Ils ont tous deux été renvoyés. L’homme de 46 ans, qui était dans ce métier depuis 26 ans, n’aurait pas supporté cette annonce.

“Il a reçu sa lettre recommandée jeudi dernier et le vendredi matin il s’est habillé à cinq heures moins le quart et il s’est suicidé, en tenue de travail. La gendarmerie a retrouvé la lettre de licenciement à ses pieds, c’est son fils de 18 ans qui l’a retrouvé dans le garage, avec le fusil dans la bouche”, a indiqué, ému, Yannick Martin, délégué CGT de l’entreprise, auprès de RTL. Et d’expliquer:

“Ils sont où les héros du quotidien dont on parlait, qu’on applaudissait, où tous les messages qu’on nous a mis sur nos poubelles? Tous les messages qu’on a gardés d’ailleurs, car nous on était très touché par cela. Mais la direction, ils s’en foutent de ça, le boulot était fait, mais on n’est pas des héros du quotidien pour eux. On est là pour faire ça, basta”. 

“Ils auraient pu lui laisser une deuxième chance” 

La famille de cet homme va porter plainte, selon France Bleu. Le frère de la victime reconnaît qu’il n’aurait pas dû boire pendant son service, “mais ça n’était jamais arrivé en 26 ans de carrière. Ils auraient pu lui laisser une deuxième chance. Mes parents sont dévastés.” Il ajoute: “Mon frère a travaillé sans relâche pendant toute cette période du confinement, on était les héros du quotidien. Là c’est le monde qui s’écroule”. 

La victime laisse derrière lui un fils de 18 ans, sa femme était décédée quelques années auparavant d’une maladie. La nouvelle s’est répandue sur les réseaux sociaux ce mercredi, créant une vive émotion.

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