Le souhait de Wish n’est pas exaucé, la plateforme restera déréférencée

Le souhait de Wish n'est pas exaucé, la plateforme restera déréférencée

La plateforme de e-commerce Wish restera déférencée des moteurs de recherche. Telle est la décision du tribunal administratif de Paris qui, vendredi dernier, a fait savoir par voie de communiqué qu’il avait rejeté le référé suspension introduit par la société américaine.

Depuis fin novembre, Google, Microsoft, Qwant et Apple ont déréférencé l’adresse internet et l’application Wish de leurs moteurs de recherche et magasins d’applications, respectant ainsi l’injonction de Bercy.

Par une ordonnance du 17 décembre 2021, le juge des référés du tribunal a validé cette décision, en rejetant la requête par laquelle la société américaine ContextLogic demandait la suspension de la décision du ministre de l’économie, des finances et de la relance qui avait enjoint aux moteurs de recherche de déréférencer son site internet de vente en ligne, Wish.

Le tribunal a estimé que la plateforme américaine n’avait pas démontré qu’elle avait respecté les injonctions de Bercy pour assurer une meilleure sécurité de ses produits. Le tribunal a également rejeté la question prioritaire de constitutionnalité posée par ContextLogic, retenant que « la société requérante ne représentait aucun moyen de nature à créer un doute sérieux quant à la légalité de la décision du ministère de l’économie, des finances et de la relance, qui a pour objet la protection de la santé et de la sécurité des consommateurs ».

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Une décision sur le fond en attente

L’affaire est cependant loin d’être terminée. A BFMTV, Wish a indiqué qu’il entendait faire appel de cette décision devant le Conseil d’Etat. Le site américain se dit « déçu » de cette décision du tribunal administratif de Paris et souligne que « de nombreux problèmes évoqués par la DGCCRF sont basés sur des analyses erronées qui (…) ont été entièrement déformées et présentées de manière sensationnelle ».

Alors que la plateforme réalise 7,5% de son chiffre d’affares en France, cette sanction est la conséquence d’une série d’enquêtes menées par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui a fait le constat que sur 140 produits vendus sur la plateforme et analysés par la DGCCRF, 90 % des appareils électriques étaient considérés comme dangereux, tout comme 62 % des bijoux fantaisie et 45 % des jouets.

Cependant, le site reste accessible en tapant l’adresse complète directement dans la barre de recherche. Par ailleurs, les utilisateurs qui ont déjà téléchargé l’application peuvent toujours y accéder.

Selon PayPlug, le e-commerce français est sur le point d’atteindre le cap record de 130 milliards de chiffre d’affaires. Face à une compétition de plus en plus féroce entre les marchands en ligne, le fondateur de France Vérif, Laurent Amar, déclarait sur Franceinfo que « le e-commerce français est gangréné par des centaines de milliers de sites frauduleux ». Réagissant à la décision de Bercy de sanctionner Wish, il se questionne sur la capacité de contrôler tout l’écosystème, au-delà de l’arbre qui cache derrière la forêt. « Cette annonce va dans le bon sens mais cet arbre cache tout de même une monstrueuse forêt d’arnaques qui peuvent amener des gens à l’hôpital (…) » dit-il.

« Je ne vois pas comment mettre un agent de l’Etat derrière chaque e-commerçant douteux d’autant plus que pour pouvoir prendre de telles mesures contre un site d’e-commerce, il faut tout de même qu’il puisse être légalement atteint ce qui n’est pas le cas de 95% des sites qui proposent des produits douteux » précise-t-il.

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