Le sommet sur le climat organisé par Joe Biden, un test de crédibilité pour les Etats-Unis – Le Monde

Joe Biden signe un décret sur le changement climatique, à la Maison Blanche, à Washington, le 27 janvier.

La photo avait fait le tour du monde : le 22 avril 2016, John Kerry signait l’accord de Paris sur le climat au nom des Etats-Unis, sa petite-fille assise sur ses genoux, au siège de l’Organisation des Nations unies (ONU). Cinq ans plus tard jour pour jour, alors que la crise climatique s’est considérablement aggravée, la première puissance mondiale organise un sommet des dirigeants sur le climat afin de galvaniser les efforts des principales économies pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Le président américain, Joe Biden, démontre ainsi le retour de son pays dans l’arène climatique, après quatre ans d’absence.

Quarante dirigeants mondiaux doivent s’exprimer lors de cette rencontre virtuelle organisée jeudi 22 avril – jour de la Terre – et vendredi 23 avril. Les pays réunis comptent parmi les principaux pollueurs (la Chine, l’Union européenne et certains de ses Etats-membres dont la France, l’Inde, la Russie, le Brésil, le Canada, l’Australie, etc.), ainsi que ceux qui ont une « voix clé dans la lutte contre le changement climatique » parce qu’ils sont très vulnérables ou « tracent des voies particulièrement innovantes vers une économie nette zéro », selon le département d’Etat. C’est le cas des îles Marshall, du Bouthan, du Chili ou du Gabon.

Le sommet, qui sera ouvert par une allocution de Joe Biden et de la vice-présidente Kamala Harris, se veut d’abord une tribune pour annoncer des efforts accrus en termes de réduction des émissions. Il abordera également les questions de financement, l’adaptation et la résilience, l’innovation ou encore les « opportunités économiques » liées à l’action climatique, notamment en termes de création d’emplois. Il constitue une étape clé dans cette « année de l’action », dont le point d’orgue sera la conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26) qui devrait se tenir en novembre à Glasgow (Ecosse).

Les Etats-Unis, qui ont réintégré l’accord de Paris en février, après quatre années d’une administration Trump dans le déni climatique, veulent marquer leur retour « de manière humble mais aussi agressive car nous avons besoin que tous les pays se réengagent », a averti Gina McCarthy, la conseillère climat du président américain, lors d’un débat organisé par BloombergNEF le 13 avril. « Le but n’est pas de limiter le réchauffement à 2 °C, mais à 1,5 °C. Pour cela nous devons investir maintenant, sans quoi l’opportunité nous échappera », prévient-elle, alors que les Etats-Unis ont dévoilé début avril un plan de 2 000 milliards de dollars (1 660 milliards d’euros) pour moderniser les infrastructures du pays.

Il vous reste 74.82% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *