Le secteur IT se relève timidement, moins impacté par la crise que d’autres

Le secteur IT se relève timidement, moins impacté par la crise que d'autres

La crise sanitaire a ébranlé le secteur du numérique, qui a vu son chiffre d’affaires baisser de 4,6 % sur 2020. Mais cette décroissance, toute relative en comparaison des impacts subis dans d’autres secteurs, devrait faire place à un rebond estimé à 1 % en 2021, selon les chiffres présentés hier par Syntec Numérique.

Des chiffres auxquels le secteur du numérique n’était pas habitué ces dernières années. « La pandémie a plongé le marché dans l’incertitude », a déclaré hier Godefroy de Bentzmann, à l’occasion de la présentation des chiffres semestriels de l’organisation professionnelle. Le secteur du numérique sera toutefois un levier de reprise pour bon nombre d’organisations qui accélèrent leur transformation digitale. « Nos clients n’auront pas d’autre choix que de continuer à investir dans les infrastructures », constate le président du Syntec Numérique.

Certains secteurs ont résisté mieux que d’autres pendant cette crise sanitaire. Parmi les éditeurs de logiciel, ce sont surtout les acteurs du SaaS qui ont généré de très fortes performances, tandis que les éditeurs “on-premise” traditionnels ont fait face à des décroissances importantes.

Les ESN affichent une baisse de chiffre d’affaires de 4,2 %, marqué là encore par des performances contrastées. Les activités de conseil en technologie (ICT) restent très largement les plus touchées cette année, avec un repli de – 12,3 %, en raison de leur exposition aux secteurs aéronautiques et automobiles, avance le rapport.

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Une résilience prudente pour 2021

L’organisation professionnelle n’observe pas les mêmes arrêts, suspensions ou reports de missions pendant ce deuxième confinement qu’au printemps dernier. Elle prévoit donc une reprise de l’activité sur l’ensemble des secteurs l’année prochaine, avec un rebond estimé à 1 % en moyenne, à l’exception des ICT pour qui les prévisions sont toujours dans le rouge, à – 3,3 %. Globalement, là où 41 % des membres prévoient une décroissance sur 2020, il n’y en a plus que 8 % qui imaginent être dans cette situation en 2021, précise l’organisation.

Les perspectives de dépense IT devraient continuer à se maintenir, notamment grâce aux besoins d’équipement liés au télétravail. Les dépenses externes des DSI sont positionnées à la croissance pour 2021, et 53 % des clients interrogés considèrent que leurs dépenses externes en SI vont augmenter de plus de 5 % l’année prochaine.

Ces problématiques d’équipement IT ont d’ailleurs joué en la faveur du marché des SMACS, qui pèse désormais près d’un tiers de la valeur totale du marché numérique en France (soit 14,9 milliards d’euros sur les 56 milliards).

Cette résilience se traduit aussi, du côté RH, par une reprise des embauches depuis la rentrée de septembre, après une stagnation significative observée entre avril et août. Le Syntec s’attend à ce que le secteur du numérique attire davantage de reconversions et de formations l’année prochaine, en compensation des secteurs en crise.

Le numérique drivera la reprise

Le Syntec souligne que le numérique devrait occuper un rôle central dans la reprise économique et la transformation des métiers de l’entreprise. Le recours massif aux capacités venues du cloud public apportera des éléments d’innovation aux organisations. En revanche, pour les secteurs les plus touchés, des renégociations de contrats pourraient venir ternir les prévisions, notamment pour les fournisseurs de services qui s’attendent à une certaine pression sur les prix, évoque l’organisation.

De cet enseignement de la crise sanitaire et des prévisions pour 2021 se dégage un sentiment très net de devoir jouer en première ligne pour les acteurs du numérique. Ce sentiment d’« urgence » qu’évoque Godefroy de Bentzmann, fait écho à la récente annonce de Syntec Numérique et Tech In France de leur intention de fusionner.

« Les enjeux nous dépassent, nous avons besoin de rassembler nos forces », évoque Godefroy de Bentzmann, en marge de la présentation des chiffres du secteur. Cette opération de rapprochement, qui devrait aboutir à un « nouveau véhicule » au printemps 2021, se révèle assez stratégique pour les deux organisations, qui souhaitent parler d’une seule et même voix dans cette « nouvelle ère », considère le président du Syntec.

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