Le second tour des municipales fixé au 28 juin, « un redémarrage démocratique capital » – Le Monde

Le premier ministre, Edouard Philippe, prend la parole aux côtés du ministre de l'intérieur, Christophe Castaner, à Matignon, le 22 mai.

Le premier ministre, Edouard Philippe, prend la parole aux côtés du ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, à Matignon, le 22 mai. JULIEN MUGUET POUR “LE MONDE”

« Après avoir pesé le pour et le contre, nous pensons que la vie démocratique doit reprendre ses droits. » Le second tour des municipales va se tenir le dimanche 28 juin, avec des précautions sanitaires particulières, a fait savoir le premier ministre, Edouard Philippe, vendredi 22 mai, lors d’une conférence de presse à Matignon.

Ce second tour aura donc lieu avant les vacances d’été dans les quelque 5 000 communes où le premier tour n’a pas été décisif. Cette décision reste cependant révocable si les conditions sanitaires étaient amenées à se détériorer, comme l’avait demandé le conseil scientifique dans son avis.

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Les précautions prises lors du premier tour ont été renforcées : « Chaque électeur devra porter un masque de protection » − même grand public − et sera invité à émarger avec son stylo personnel, a précisé aux côtés du chef du gouvernement le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner. Les membres du bureau de vote devront, eux, porter un masque chirurgical.

La campagne électorale ne doit pas devenir « un facteur de circulation du virus », a ainsi fait valoir M. Castaner, en évoquant « le respect systématique des gestes barrières » et la nécessité de « privilégier les campagnes numériques ».

Le second tour des municipales, prévu le 22 mars, avait été reporté pour cause d’épidémie de Covid-19. La tenue du premier tour, le 15 mars, à la veille de l’annonce du confinement, avait été marquée par un bond massif de l’abstention, qui avait dépassé 55 % des électeurs.

Dans un avis au gouvernement rendu lundi, le conseil scientifique – chargé d’éclairer le gouvernement sur le sujet – ne s’est pas opposé à la tenue d’un second tour en juin, demandant toutefois qu’il soit assorti de conditions pour renforcer la sécurité sanitaire durant l’ensemble du processus électoral.

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« Conditions maximales de sécurité »

La décision de l’exécutif a plutôt été bien accueillie par les responsables politiques, qui insistent néanmoins sur l’importance de garantir les conditions sanitaires les plus optimales.

Pour l’Association des maires de France (AMF), « la décision de fixer au 28 juin le second tour des élections municipales, dans des conditions de sécurité sanitaire rigoureuses, permet de terminer le cycle électoral municipal afin que les communes et leurs intercommunalités puissent prendre toute leur part à la relance de l’activité économique de notre pays dans des conditions de légitimité et de stabilité incontestables ».

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La candidate Les Républicains (LR) dans le 15arrondissement de la capitale et présidente de la Fédération de Paris, Agnès Evren, a salué « une bonne nouvelle ». A la Mairie de Paris, le premier adjoint d’Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire (Parti socialiste), a quant à lui jugé que « si les conditions sanitaires sont réunies, et le conseil scientifique le confirmera quinze jours avant, cette date est un choix nécessaire, car elle permettra un redémarrage démocratique capital ».

Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste (PCF), a estimé qu’il fallait « pouvoir préparer ces élections parce qu’elles sont importantes pour la démocratie. Mais il ne serait pas compréhensible qu’elles se tiennent si les conditions sanitaires ne sont pas respectées ou s’il y a encore des départements verts et rouges ».

La maire socialiste de Lille, Martine Aubry, arrivée en tête au premier tour, avec près de 30 % des voix, a, de son côté, pris « acte du choix du gouvernement ». « Nous organiserons le vote dans les conditions maximales de sécurité pour que chaque citoyen puisse s’exprimer sans crainte et avec sérénité », a-t-elle ajouté.

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Julien Bayou, secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), a insisté pour sa part « sur la clause de revoyure à mi-juin : c’est ça qui déterminera si on peut tenir les élections », tout en demandant que des masques soient fournis aux électrices et électeurs n’en ayant pas.

En revanche, pour le député La France insoumise (LFI) Eric Coquerel, « l’exécutif prend le risque de répéter la faute du premier tour des municipales 2020 en fixant le second tour le 28 juin ».

« Il y a le risque sanitaire, mais on contamine aussi la démocratie : organiser une élection sans le droit de faire une vraie campagne est une dangereuse première. »

Le Monde

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