Le retour d’Adrien Quatennens divise ouvertement La France insoumise – Le Monde

« Pour notre mouvement, La France insoumise, 2022 aura vraiment été une année incroyable. » Une vidéo en forme de bilan a été partagée, lundi 26 décembre, sur la boucle Telegram des parlementaires par la députée de Paris proche de Jean-Luc Mélenchon Sophia Chikirou. À grand renfort d’affiches à l’effigie du leader de La France insoumise (LFI), la vidéo vante surtout les vertus du mouvement – dans le clip, pas de trace d’Alexis Corbière, Raquel Garrido, Clémentine Autain, ni des autres historiques absents de la nouvelle direction du mouvement.

Une tentative de faire oublier les déboires des précédentes semaines ? Surtout ceux du matin même ? Dans les colonnes du Monde, lundi, plus d’un millier de militants LFI et de la Nupes signaient une tribune dénonçant la décision du mouvement de n’exclure que temporairement du groupe parlementaire le député du Nord Adrien Quatennens, condamné pour « violences conjugales » sur son épouse. « Nous, membres de La France insoumise et de la Nupes, demandons [son] exclusion », revendiquent ces militants. Ils déplorent notamment une mesure prise « sans transparence ni concertation démocratique », vue comme une « trahison » du programme de la Nupes : « le féminisme et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes ».

Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés « Nous, membres de La France insoumise et de la Nupes, demandons l’exclusion d’Adrien Quatennens »

Cette fois-ci, les désaccords sont couchés sur le papier et contraints d’être traités publiquement – fait rare dans un mouvement qui favorise le huis clos. Car depuis l’affaire Quatennens, quelque chose a changé. Les premières prises de parole sur BFM-TV et dans La Voix du Nord de l’ancien lieutenant mélenchoniste ont froissé plus d’un militant, notamment chez les jeunes « insoumis ». Jeudi 22 décembre, une vingtaine de groupes d’action LFI de toute la France se sont déclarés « en grève » pour exiger la démission du député du Nord. Robbin Plantet, militant à Poitiers, où la grève a débuté, la poursuit aujourd’hui : « On s’est dit qu’on n’allait plus militer pour un parti qui avait dans ses rangs un homme qui avait giflé sa femme », assène l’étudiant en histoire de 18 ans. Et d’ajouter : « Pour protéger un mouvement et ses idées, il faut savoir se séparer des gens qui les entachent. »

Catalyseur

Côté direction, on veut ménager la chèvre et le chou. Aurélien Le Coq, coanimateur des Jeunes insoumis, observe un « manque d’homogénéité chez les jeunes » sur la question et cherche à reconnecter ces derniers avec les cadres. « On essaye de faire en sorte que ça se passe au mieux : on va organiser à la rentrée des échanges entre le groupe parlementaire et les jeunes. » Avec l’espoir que les rencontres soient plus fructueuses que les dernières en date. Selon plusieurs sources militantes, un premier communiqué aurait été lu au député des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard, à l’occasion d’un séminaire des organisateurs de groupes d’action, avant la condamnation d’Adrien Quatennens, évoquant les désaccords autour d’une potentielle réintégration du député du Nord. Le coordinateur de La France insoumise avait évité le débat : la question n’était pas à l’ordre du jour.

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