Le rachat d’ARM par Nvidia risque de traîner encore un moment

Le rachat d’ARM par Nvidia risque de traîner encore un moment

Le rachat d’ARM par Nvidia est une opération d’ampleur, qui devra être validée par de nombreuses autorités de la concurrence et gouvernement avant de pouvoir prendre forme. La société américaine Nvidia souhaiterait en effet acquérir le Britannique ARM, détenue par la société japonaise Softbank, et serait prête pour cela à mettre la somme de 40 milliards de dollars sur la table. Mais un accord de cette ampleur ne se fait pas sans le feu vert de multiples autorités et gouvernement, et l’annonce de l’opération en 2020 s’etait assortie d’une condition évidente : « sous réserve d’approbation par les régulateurs. »

Malheureusement pour Nvidia et ARM, il semblerait que cela soit sur ce point-là que le bât blesse. L’autorité britannique de la concurrence avait ainsi annoncé en début d’année l’ouverture d’une enquête sur le projet de rachat d’ARM par Nvidia. L’autorité craignait par exemple que Nvidia puisse pousser ARM à augmenter ses prix pour les concurrents de Nvidia, qui sont nombreux à avoir recours aux designs proposés par ARM pour leurs produits. Il semblerait que cette inquiétude trouve aujourd’hui un certain écho au sein du gouvernement britannique : selon Bloomberg, le rapport de l’autorité de la concurrence a été remis au gouvernement britannique au début du mois et celui-ci invoque des raisons de « sécurité nationale » qui pousserait le gouvernement à rejeter l’opération. Officiellement néanmoins, aucune décision officielle n’a pour l’instant été arrêtée par le gouvernement britannique, celui-ci ayant promis de rendre sa décision dans un délai raisonnable.

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Personne n’est vraiment emballé

Mais les Anglais ne sont pas les seuls à vouloir donner leur avis sur l’opération : la Commission européenne doit également valider le rachat, et l’examen risque de prendre du retard, Nvidia n’ayant pas transmis à temps les documents demandés pour l’enquête selon The Telegraph. Ce retard renvoie l’examen du dossier à septembre 2021, en sachant que l’enquête de la Commission européenne peut prendre plusieurs mois avant d’aboutir à une décision.

Outre la Commission européenne, la Chine pourrait également avoir son mot à dire dans l’affaire. Le pays compte en effet de nombreux concurrents et partenaires d’ARM et Nvidia et le gouvernement chinois voit lui aussi d’un mauvais œil le rapprochement du britannique avec le constructeur américain. Selon The Information, le gouvernement chinois aurait lui aussi choisi de retarder l’examen officiel du projet de rachat, ce qui indique selon le site que la Chine est peu disposée à se précipiter. Le processus d’examen prévu par les autorités chinoises pourrait prendre entre 6 et 18 mois.

Lors de l’annonce du rachat, en septembre 2020, les deux entreprises tablaient sur une opération validée 18 mois plus tard, en début d’année 2022. Au vu des multiples annonces des autorités de la concurrence et des retards déjà pris dans le processus, il est fort possible que cela prenne un peu plus longtemps que prévu.

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