Le projet de parti d’Edouard Philippe irrite chez LREM – Les Échos

Publié le 2 oct. 2021 à 19:36

Officiellement, tout va bien. Mais c’est peu dire que le message vidéo que l’ancien Premier ministre Edouard Philippe a adressé ce samedi au campus de La République en Marche à Avignon, a surpris.

Ne pouvant être présent à cet événement de rentrée de la majorité présidentielle, le maire du Havre a enregistré une vidéo dans laquelle il redit à nouveau qu’il souhaite qu’Emmanuel Macron soit candidat et réélu en avril 2022 et qu’évidemment, il lui assurait son soutien avec « loyauté » et « enthousiasme ». Jusqu’ici, du classique.

Edouard Philippe a également expliqué qu’il souhaitait « participer à l’élargissement de la majorité, du socle électoral du président » Emmanuel Macron. Avant de lancer, évoquant la création prochaine de son parti politique : « j’aurai l’occasion de prendre des initiatives politiques le 9 octobre au Havre. L’objectif, c’est de participer à la nouvelle offre politique qui découlera de cette campagne électorale. Et évidemment, vous êtes les bienvenus au Havre le 9 octobre ».

Peser sur la suite

Cette invitation en a irrité certains, alors que derrière les projets de « maison commune » – soit la structuration en une formation de toute la majorité présidentielle – se pose la question des futures élections législatives et, surtout, du leadership au sein de la future majorité si Emmanuel Macron était réélu.

Edouard Philippe souhaite évidemment peser sur la suite. Alors certes, le délégué général de LREM Stanislas Guerini ne veut surtout pas voir de tensions dans la création du parti politique d’Edouard Philippe, il n’a de cesse de dire qu’ Edouard Philippe « a vocation à être sous la tente » , sous cette « construction faîtière ». Néanmoins, ce n’est pas le cas de tout le monde.

Une « bombe »

« Il a profité de sa vidéo pour inviter tout le monde au Havre. C’est énorme. Si moi, j’avais vu la vidéo avant, elle ne serait jamais passée comme ça », lâche un proche d’Emmanuel Macron. Et le même de continuer, encore irrité par l ‘entretien qu’Edouard Philippe a donné au magazine « Challenges », dans lequel il alerte sur la dette : « C’était d’une grande violence. Oui il est constant sur la dette, mais aujourd’hui, ce n’est pas le sujet des Français ».

« Il a fait son message et à la fin, il a lâché une bombe : au fait, je fais ma chapelle à côté mais vous êtes quand même les bienvenus », ironise un « Marcheur » de la première heure.

« Il a pris au mot Emmanuel Macron sur la structuration et l’élargissement de la majorité : il s’en occupe, mais en créant sa propre boutique. Si j’étais Stanislas Guerini, je ferais du Lambertisme, j’enverrais 4.000 militants au Havre ! », ajoute le même.

Commissaire aux comptes du gouvernement

Des réactions qui ont indéniablement été attisées par les propos d’Edouard Philippe dans « Challenges », l’alerte sur la dette et son désaccord avec le revenu d’engagement des jeunes qui serait un simple revenu.

« Il est ancien Premier ministre. Il porte aussi le bilan. Ce n’est pas son job d’être lanceur d’alerte, regrette le député LREM Bruno Bonnell. Bien sûr qu’on est au courant pour la dette. Il n’est pas le commissaire aux comptes du gouvernement. »

Entre Edouard Philippe et une partie des « marcheurs », la méfiance est loin d’être levée et les désaccords sur le fond, persistants.

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