Le projet de loi sur les énergies renouvelables à la recherche d’une majorité à l’Assemblée – Le Monde

Des éoliennes productrices d’électricité, près du village de Inchy-en-Artois (Pas-de-Calais), le 1er novembre 2021.

A l’approche d’un hiver qui pourrait être rythmé par des coupures d’électricité dans une partie du pays, causées par une activité limitée du parc nucléaire français et la guerre en Ukraine, le projet de loi visant à accélérer la production d’énergies renouvelables (ENR) arrive en séance publique à l’Assemblée nationale, lundi 5 décembre. Si ce texte a été adopté, le 5 novembre, par une majorité écrasante au Sénat dominé par la droite et le centre, la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, à la manœuvre sur ce projet de loi, doit parvenir à trouver un accord dans un Hémicycle aux équilibres instables.

Lire aussi l’enquête : Article réservé à nos abonnés Les énergies renouvelables en France, des retards, des espoirs et un pactole

Avec ce projet de loi – le seul de cette session parlementaire consacré à l’écologie –, l’exécutif entend rattraper une partie du retard français en matière de déploiement des énergies renouvelables, qui n’ont représenté, en 2020, que 19,3 % de la consommation finale brute, contre 23,7 % prévus. La France devra d’ailleurs débourser cette année plusieurs centaines de millions d’euros pour ne pas avoir atteint ses objectifs. Pire, elle n’est toujours pas sur la trajectoire fixée par sa feuille de route énergétique. Selon les scénarios du gestionnaire du Réseau de transport d’électricité (RTE), la production d’énergies renouvelables doit augmenter massivement et rapidement si le pays souhaite respecter ses objectifs climatiques, et ce même si la production d’électricité nucléaire reste importante.

« La France doit être la première nation à sortir des énergies fossiles avant 2050 », a insisté le président de la République, Emmanuel Macron, dans une interview au Parisien, dimanche 4 décembre. Avant de rappeler l’esprit du projet de loi : « Investir, simplifier les règles, et accélérer les projets car au fond, la clé, sur le climat comme sur l’attractivité, c’est la vitesse. » Ce texte ambitionne ainsi de « diviser par deux » les délais de déploiement de ces énergies bas carbone en limitant les possibilités de recours juridiques, en favorisant le déploiement de l’éolien en mer, en multipliant les zones d’implantation comme sur les parkings ou les bords des autoroutes.

LR hostile aux éoliennes terrestres

Mais pour obtenir des voix ou même des abstentions sur ce projet de loi – dont l’adoption définitive n’est prévue qu’en janvier –, la coalition présidentielle devra composer avec l’opposition du Rassemblement national (RN) et surtout d’une grande partie des élus Les Républicains (LR), jusqu’ici force d’appoint à la majorité relative sur les textes du gouvernement. « On tend la main aux LR, affirme le président de la commission du développement durable, Jean-Marc Zulesi. Mais la difficulté, c’est qu’ils ne sont pas dans une volonté de compromis ou de faire des propositions qui ne viennent pas amoindrir l’ambition du texte. »

Il vous reste 63.49% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading