“Le procès ne ramènera pas mon fils”: la douleur du père de Loïc, mort dans l’accident de Millas – BFMTV

Cinq ans après la mort de six collégiens dans la collision de leur car scolaire avec un train à Millas (Pyrénées-Orientales), Fabien Bourgeonnier, père de l’une des six victimes, affirme ne pas attendre grand-chose du procès qui s’ouvre ce lundi à Marseille.

Le 14 décembre 2017, Fabien Bourgeonnier dit avoir “pris perpétuité”. Ce jour-là, il a perdu son fils Loïc, âgé de 12 ans. Le jeune garçon se trouvait dans un bus scolaire percuté par un TER à un passage à niveau à Millas, dans les Pyrénées-Orientales. Le car avait été coupé en deux. Six personnes sont mortes dans l’accident, dix-sept ont été blessés, dont huit très grièvement.

À la veille de l’ouverture à Marseille du procès de Nadine Oliveira, la conductrice du car, pour homicides et blessures involontaires, il confie à BFMTV que sa vie s’est “arrêtée” quand son fils est parti:

“Après, fatalement et obligatoirement, je garde une vie, car derrière j’ai deux enfants, qui sont totalement innocents. Clairement, si je n’avais pas mes deux enfants, je ne serais plus là. La vie ne m’intéresse plus. Je suis mort le 14 décembre 2017.”

“Cela ne va pas changer ma vie”

Fabien Bourgeonnier se rendra à Marseille ce lundi pour l’ouverture du procès. Le père de Loïc affirme pourtant ne pas en attendre grand-chose: “J’ai perdu un enfant. Le procès ne va pas me le ramener. S’il pouvait me le ramener, j’irais avec un grand sourire. Cela ne va pas changer ma vie.”

“Peu importe ce qu’il se passe, je serai aussi mal qu’avant. Il y a des choses que j’ai envie de savoir, mais ça ne changera rien”, poursuit-il.

La majorité des familles devrait, comme lui, se rendre aux audiences qui se dérouleront du 19 septembre au 7 octobre dans une salle pouvant accueillir jusqu’à 400 personnes.

Le procès devra faire la lumière sur les causes qui ont entraîné l’accident. Les enquêteurs estiment que “l’hypothèse la plus probable, sur le plan technique” est “celle d’un passage à niveau fermé au moment de l’accident” même si les témoignages attestant de l’inverse, dont ceux de certains enfants, “sont majoritaires”.

Clément Boutin avec AFP

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